Arla-Campina : on votera en fin de mois
Le vote sur la fusion d’Arla et de Campina, prévu pour début avril, a été reporté en fin de mois pour des raisons de retard dans les audits financiers sur un calendrier trop optimiste, disait un bref communiqué avant Pâques. La réalité est différente et apparaît dans les journaux agricoles suédois et danois. Il s’est passé à peu près la même chose que ce qui se passe en ce moment pour le référendum sur la constitution européenne en France : le résultat du vote devenait incertain parmi les éleveurs scandinaves. Du coup, les responsables ont senti le besoin d’un peu plus de temps pour faire campagne en faveur de la création d’un groupe laitier de 10 milliards d’euros CA… et surtout pour obtenir la nécessaire majorité des producteurs. Les critiques des producteurs danois et suédois, habitués à leur univers stable et protégé, se sont cristallisées autour de quelques points. Arla est depuis peu également sous la pression des discounters. Ceux-ci modifient la donne sur les marchés d’origine et inquiètent les producteurs quant à l’évolution des prix à la production. Arla est financé par le capital social des sociétaires ; Campina, en plus de capital social, est financé par des certificats de participation. Sans ces certificats, Campina serait plus petit et moins bien située financièrement. Dans une fusion entre égaux, Campina serait ainsi avantagée. Le regroupement des activités industrielles pourrait avoir lieu rapidement après les votes et l’autorisation par l’UE. Celui des coopératives de base pourrait durer des années, tellement les bases juridiques et les droits des coopérateurs sont différents en Hollande, au Danemark, en Allemagne et en Suède. Les responsables préconisent la fusion, restent confiants et plaident qu’avec cette fusion on peut compenser la baisse des prix du lait par une augmentation de l’efficacité industrielle en vue de stabiliser le revenu des producteurs de lait. Campina a vu son CA 2004 réduit de -3 % à 3,559 milliards d’euros (soit -350 millions d’euros depuis 2001). Les décisions concernant la PAC ne sont pas seules en cause.