Aquaculture : la nouvelle priorité du gouvernement
«La production aquacole augmente régulièrement dans le monde et dans certains pays européens. Force est de constater que ce n’est pas le cas en France », a déclaré hier Michel Barnier devant le conseil supérieur d’orientation des politiques halieutiques, aquacoles et halio-alimentaires, qui ne s’était pas réuni depuis plus de deux ans. Malgré un savoir-faire et une technologie reconnus et largement diffusés dans le monde, la production aquacole française stagne, confrontée à des difficultés importantes comme les conflits d’usage sur le littoral ou des contraintes environnementales. Pour autant, le gouvernement a décidé de faire de ce secteur une priorité pour la France « qui doit enrichir sa stratégie d’alimentation de la population en produits de la pêche et d’eau douce en complément des produits de la pêche française », est-il écrit dans la lettre de mission que Michel Barnier et Jean-Louis Borloo viennent de confier à Hélène Tanguy, maire du Guilvinec.
Une mission pour réformer la pêche
Sa tâche : « la consommation de produits aquatiques augmente de 3 % par an. Mais cela profite surtout à l’importation(ndlr : lire aussi p3). Comment faire en sorte que nos professionnels puissent retrouver une meilleure part de marché ?», résume ainsi celle qui a déjà remis un rapport l’an passé sur la valorisation de l’offre française des produits de la mer. D’ici février, Hélène Tanguy dressera un premier état des lieux de la situation aquacole en France. En juin, des premières propositions émergeront en vue de la présidence française de l’UE, au cours de laquelle l’aquaculture sera inscrite comme une priorité, a hier insisté Michel Barnier.
Le ministre a par ailleurs confié à Paul Roncière, conseiller d’État, une mission sur la réforme de la pêche française. Il devra plancher sur la création « d’une véritable interprofession alliant pêche responsable à la consommation responsable »,clarifier « les liens entre l’accès à la ressource et les droits à produire » et réfléchir au moyen de lutter plus efficacement contre la pêche illégale. Ses conclusions sont attendues pour mars 2008.