Après le choc du Brexit...
Pour gagner les élections en janvier 2013, David Cameron annonçait un référendum sur la sortie ou non de l'Union européenne, en cas de victoire du parti conservateur aux élections de 2015. Une promesse tenue et un pari perdu... le 23 juin dernier avec la victoire du Brexit à 51,9 %. Les Britanniques, certes au statut très – pour ne pas dire trop – particulier, quittent l'Europe, ce qui marque incontestablement un tournant dans l'histoire de notre continent. Et les conséquences sont encore incalculables. On commence tout juste à les entrevoir. Si la même question était aujourd'hui posée en France et dans d'autres pays de l'Union européenne, quel serait le résultat ? Quelle prise auraient sur l'opinion publique les partis populistes et leur discours de plus en plus rodé, trouvant écho auprès des populations se sentant laissées pour compte ? Alors que les jeunes et les forces économiques dans leur majorité aspirent, eux, plutôt à un avenir européen. Le bateau européen va tanguer très fort dans les semaines qui viennent. Il va devoir résister aux tentations multiples dans chaque pays de faire lever les peuples contre l'institution européenne. Et négocier serré la sortie de la Grande-Bretagne. La France, malmenée sur son territoire avec des mouvements sociaux qui n'en finissent plus, ne doit néanmoins pas rater l'occasion pour réaffirmer sa position de leader en Europe et appuyer de tout son poids vers une réorientation stratégique forte de l'Europe, en particulier vers une nouvelle politique agricole commune qui redonne confiance aux agriculteurs dans leur métier (avec plus d'outils de régulation de marché). La France doit aussi profiter de sa position en première ligne en Europe pour attirer les investisseurs étrangers et ainsi permettre au secteur agroalimentaire de regagner en compétitivité. Si le succès du Brexit constitue bien un choc politique au sein de l'Union européenne, pouvoirs publics et acteurs économiques ne doivent pas rester hébétés et profiter de l'occasion offerte pour saisir des opportunités, sinon d'autres s'en empareront. @NathalieMarcha4