Approvisionnement local garanti : « le Petit producteur » fait école
Distinguée du « coup de cœur du Jury » à l'occasion d'Innova'Fel 2007, la saga du « Petit producteur » se poursuit. Lancé en avril 2007, « le petit producteur » n'est ni un « label », ni une marque collective, mais une déclinaison de produits identifiés de la manière la plus simple : une étiquette « le petit producteur » portant le nom du producteur, la localisation du terroir de production et sa photo.
« Le petit producteur se distingue de tout ce qui a été réalisé préalablement, par le fait qu'il assure une promesse claire pour le consommateur en affichant nominativement sur les étiquettes des informations personnalisées, explique Nicolas Chabannes, président de l'association Goûtez la Provence à l'origine de cette initiative. Le producteur qui connaît parfaitement son produit, s'engage personnellement sur la qualité en tenant compte de critères d'exigence tels que le terroir, la variété et le stade de maturité optimal. Si le produit réunit toutes ces qualités, le producteur le ramasse et le propose dans des barquettes « le Petit producteur ». A l'inverse, c'est le producteur lui-même qui décide de ne plus conditionner en barquette le petit producteur en attendant de retrouver le niveau qualitatif requis. » Il est vrai aussi que la sanction commerciale est immédiate.
Opération réussie chez Auchan
« Sur le plan économique, c'est une démarche où tout le monde est gagnant, explique Jacques Lainé, chef de rayon F & L Auchan Le Pontet. Nous acceptons de payer la qualité, pour sortir des produits standards et gagner la satisfaction des consommateurs. L'opération sur la fraise a démontré son intérêt : les sorties ont augmenté de 25 % grâce au « Petit producteur » et le producteur a vu sa rémunération progresser de 30 %. Nous avons proposé les barquettes de fraises à 2,99 euros toute la saison et ce sont 10 000 unités qui ont été vendues dans les six magasins de la région en seulement un mois et demi. Nous n'avons eu que deux réclamations. Mais le deal est que si le différentiel qualité n'est plus suffisant, nous arrêtons la commercialisation. » Le lancement de la gamme « le Petit producteur » a bénéficié d'un soutien appuyé des magasins Auchan de la région d'Avignon et de sa plate-forme Scofel.
Scofel a financé 500 journées d'animation et la PLV nécessaire à ces opérations. Après la fraise, le melon, le raisin, la poire, la cerise, la pomme et les tomates anciennes ont bénéficié de la collective « le Petit producteur ».
« Le consommateur est à la recherche de produits de qualité et il veut pouvoir le retrouver à coup sûr et facilement. La promesse faite par le producteur dans le cadre de la gamme « le Petit producteur » répond idéalement à ce besoin, rajoute Nicolas Chabannes qui élabore déjà des projets pour 2008. « De nouveaux points de vente vont se rajouter à la liste et des enseignes nationales préparent actuellement l'arrivée du Petit producteur dans leurs rayons l'an prochain. Le principe, n'est pas « d'exporter » des produits vauclusiens mais d'amener à la création d'un réseau « petit producteur » dans différentes régions. Les demandes ont été nombreuses et le ministère de l'Agriculture nous a demandé de lui présenter notre fonctionnement qui l'a séduit par sa simplicité. » Tout en prenant soin que la machine ne s'emballe pas…