Appel à la mobilisation contre la grippe aviaire
Alors que les experts de l'Afssa devaient se prononcer hier soir sur les mesures à prendre pour protéger l'aviculture française de la grippe aviaire, trois länder allemands, la Basse-Saxe, le Mecklembourg-Poméranie et la Rhénanie du Nord-Westphalie ont déjà ordonné l'isolement des volailles jusqu'au 30 novembre. Par ailleurs, la Bavière a interdit hier les marchés et foires aux volailles, prétendant servir d'exemple aux autres Länder.
Le gouvernement allemand avait demandé vendredi aux Etats régionaux de faire procéder à l'enfermement des volailles dans les régions de gros élevages pour tenter de les protéger d'une éventuelle épidémie de grippe aviaire. Séparer les palmipèdes des poulets, éviter aussi une transmission du virus de la grippe aviaire aux porcs ; telles ont été les suggestions du secrétaire d'État au ministère de la Protection des consommateurs, Alexander Müller. De son côté, le secrétaire général de la Fédération des agriculteurs allemands, Helmut Born, a demandé avant le week-end d'interdire l'élevage des volailles en plein air dans tout le pays. L'Italie institue pour sa part l'étiquetage de la viande de volaille, indiquant la provenance et le lieu d'abattage et de découpe. Le ministre de la Santé italien Francesco Storace l'a annoncé vendredi à l'issue du conseil des ministres, en dépit de la désapprobation de la Commission européenne.
Cette règle devra s'appliquer à compter du 17 octobre à chaque volaille ou découpe et jusqu'au 31 décembre 2007. La Confédération italienne des agriculteurs a indiqué à propos que la consommation nationale de poulet en Italie avait baissé de « 30 à 40 % ces derniers jours», attribuant cette chute à la médiatisation de la grippe aviaire.
Les experts vétérinaires des Vingt-cinq, réunis les 13 et 14 octobre à Bruxelles, ont approuvé un renforcement de la prévention et de la surveillance de la grippe aviaire. En vertu d'une décision qui doit encore être formalisée par Bruxelles, les États membres auront désormais plus de flexibilité pour prendre des mesures obligatoires destinées à éviter les contacts entre les volailles et les oiseaux sauvages. Les zones à risque (escales migratoires) devront être définies par les autorités nationales responsables puis notifiées à Bruxelles d'ici le 5 novembre.