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Antibiotiques - Cinq tests rapides au banc d’essai

Le Cniel publie le résultat d’une étude comparative de cinq tests rapides pour la détection des résidus de bétalactames et de tétracyclines dans les laits de citernes à la réception à l’usine.

Pour contrôler l’absence de résidus d’antibiotiques dans les laits à la réception des citernes, les sites de transformation doivent choisir un test. Mais lequel ? Les transformateurs demandent depuis plusieurs années des repères. C’est pourquoi le Cniel a piloté une étude de comparaison des différents tests du marché, avec une évaluation sur trois critères : la clarté de la notice d’utilisation, la simplicité d’emploi et la fiabilité du résultat. « Nous ne voulions pas engager une étude trop lourde. Nous nous sommes donc limités aux tests qui, par analyse immuno-chromatographique, permettent de détecter les résidus à la fois de bétalactames et de tétracyclines, avec un résultat en dix minutes », explique Anne Pécou, responsable du service des laboratoires interprofessionnels au Cniel, qui a coordonné l’étude.

1500 ÉCHANTILLONS ANALYSÉS AU TOTAL

Le Cniel n’a pas cherché à être exhaustif. L’étude se limite à l’évaluation de cinq tests commercialisés par des fabricants qui ont accepté de participer à l’initiative : le Charm Plabltet 5 min de Charm Sciences, le Twinsensor d’Unisensor, le Snap Duo ST Plus d’Idexx, le Beta S Combo de Neogen distribué par Chr Hansen, et enfin le Silam d’Euralam. Six laboratoires interprofessionnels ont été mis à contribution pour réaliser les essais : le Labilait (Aumale), le LDA 39 (Poligny), le Lial MC (Aurillac), le Lial de Rioz (Rioz) et l’Urcil (Carhaix). Les essais se sont déroulés en deux étapes : d’abord des analyses en conditions de routine sur des échantillons naturels, et ensuite des comparaisons entre laboratoires sur des échantillons artificiels. « Concernant les échantillons naturels, nous avons utilisé des échantillons trouvés positifs lors d’analyse de routine, soit des échantillons de citerne soit des échantillons de tanks producteurs. Concernant les échantillons artificiels, nous avons utilisé des échantillons dans lesquels des molécules de bétalactames et/ou de tétracyclines ont été volontairement ajoutées pour les besoins de l’étude », explique Anne Pécou. En chiffres, la performance des tests a été évaluée sur 539 échantillons naturels et 1 056 échantillons artificiels, selon un plan d’essais qui s’est étalé sur deux mois, en mars et avril 2016, pour déboucher sur un rapport de 88 pages. Pour chaque test, le document donne une conclusion portant sur la performance générale, la performance comparée à une référence et la sensibilité du test. « Nous avons compilé toutes les informations qui peuvent aider les utilisateurs à choisir parmi les tests en fonction de leur objectif », explique Solenn Beaunieux, en charge de cette étude au service des laboratoires du Cniel.

DES SEUILS PLUS STRICTS QUE CEUX DE LA RÉGLEMENTATION

Et la réaction des fournisseurs ? Unisensor comme Charm Sciences, Idexx, Neogen et Euralam se disent satisfaits de l’initiative : « l’étude du Cniel apporte des éléments de comparaison entre les tests du marché, nous savons que les entreprises laitières demandaient depuis plusieurs années que cette étude soit réalisée », réagit Patrice Ropers, directeur des ventes d’Unisensor France. Seule critique : Euralam regrette que le Cniel n’ait pas précisé les attentes concernant les seuils de détection au démarrage de l’étude. « Nous offrons plusieurs tests pour la détection des résidus d’antibiotiques. Pour l’étude, nous avons choisi le Silam BT parce qu’il délivre un résultat rapide, qu’il permet de détecter les tétracyclines et les bétalactames, et que c’est, dans notre gamme, le test dont les seuils de détection sont les plus proches des LMR définies par la réglementation européenne. Si nous avions su que le Cniel se plaçait à des seuils de l’ordre de la demi-LMR, nous aurions proposé un autre test adapté à ce niveau de détection », réagit Nicole Malarre, directrice générale d’Euralam. De son côté, le Cniel rappelle le contexte de l’utilisation des tests et des besoins de l’étude. « Pour le contrôle des résidus d’antibiotiques dans le lait des citernes, l’interprofession laitière a fait le choix d’évaluer les tests à des niveaux plus stricts que les exigences réglementaires européennes », conclut Anne Pécou.

AVIS D’EXPERT

Anne Pécou, responsable du service des laboratoires interprofessionnels au Cniel

« AIDER LES PROFESSIONNELS À CHOISIR PARMI LES TESTS DISPONIBLES »

Les entreprises laitières ont mis en place, au 1er janvier 2008, via un accord interprofessionnel étendu par les pouvoirs publics, un principe de surveillance continu de l’absence de résidus d’antibiotiques dans les laits. Selon cet accord, les sites de transformation doivent réaliser un contrôle systématique des laits à la réception des citernes, avec dans un premier temps un contrôle par un test rapide. Si l’échantillon est contrôlé positif, le résultat doit être confirmé par un test de dépistage réalisé soit par le collecteur, soit par un laboratoire tiers. L’accord prévoit que le collecteur est libre de choisir le test rapide et le test de dépistage — la seule exigence est que ces tests satisfassent les exigences réglementaires européennes et assurent, a minima, la détection des bétalactames et des tétracyclines. À travers cette étude, l’objectif était d’apporter des éléments de comparaison pour que les professionnels puissent choisir parmi les tests rapides disponibles.

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