Année tendue en perspective pour les fabricants de jus de fruits
Le marché des jus de fruits s’est plutôt bien comporté en 2010 dans l’Hexagone, mais les hausses des coûts des matières premières font planer l’incertitude sur 2011. L’Union nationale de l’interprofession des jus de fruits (Unijus) a annoncé le 15 mars des ventes globales à 1,65 milliard de litres, stables par rapport à 2009. En hyper et supermarché, le rayon a poursuivi sa croissance (à +1,55%) alors que le hard-discount affiche un repli (à -5,02 %). La bonne nouvelle vient du circuit hors domicile où les ventes ont crû de 5,51 %, vraisemblablement stimulées par la baisse de la TVA. Par catégorie, le marché français s’est une nouvelle fois distingué par une prédominance des purs jus (44,76% de la consommation, contre 25 % sur le marché anglais et 10 % en Allemagne), devant les jus à base de concentrés (32,16 % en 2010, en recul par rapport à l’année précédente) et les nectars (23,64%), et loin devant les smoothies qui peinent à décoller (à peine 0,44 % du marché). Sans surprise, le jus d’orange reste le parfum préféré des Français (avec près de 50 % de part de marché) devant le jus de pomme (9,3 %) dont les ventes ont progressé de 7,62 % l’an passé. Ce tableau plutôt positif s’obscurcit en ce début d’année avec une perspective de baisse de marges pour les industriels. Confrontés à des hausses de coûts (+90 % sur le concentré de jus de pomme, +60 % sur le concentré d’orange en deux ans, +15 à 20 % sur les cartons en un an et, +25 % sur le plastique de plus en plus utilisé comme contenant), les industriels affirment avoir du mal à augmenter leurs tarifs auprès de la grande distribution. « Pourtant, depuis 6 ans, le prix des purs jus de fruit n’a pas évolué », souligne Vincent Prolongeau, directeur général de Pepsico France et président d’Unijus. « La hausse des matières premières est un élément majeur auquel l’ensemble des fabricants font face ».