Animal et Société : ça va continuer
A l'issue d'un ultime tour de table mardi après-midi avec les présidents des groupes de travail des rencontres Animal et Société, le ministre de l'Agriculture juge sa mission accomplie : celle d'avoir organisé d' « improbables » rencontres entre les défenseurs des animaux et les professionnels qu'ils attaquent ordinairement, et d'avoir mis les uns les autres « sur les voies du consensus, du progrès et du dialogue ». La mission a abouti à la formulation de 35 propositions, parmi lesquelles un décret sur l’euthanasie et une formation pour les opérateurs d’abattoirs, loin de la révolution redoutée par la filière viande.
C'est maintenant au président de la République, commanditaire de ces rencontres, de prendre des engagements. L'élaboration, avant la fin de l'année, d'une « Charte nationale des relations avec l'animal », lui donne matière à s'exprimer. Mais pour Michel Barnier les rencontres vont continuer. Le ministre va en effet constituer « dans les plus brefs délais » (en septembre) une Commission nationale de suivi « permettant aux acteurs concernés de suivre l'ensemble des travaux engagés ». Le rapporteur des rencontres, Thierry Tuot, doit présider cette nouvelle instance.
La science à l'honneur
Le conseiller d'Etat estime qu'il faudra réduire le nombre d'interlocuteurs à 40 ou 50 personnes (contre 150 au cours des Rencontres) en conservant la pondération établie entre 5 collèges (parlementaires et élus locaux, professionnels, ONG, scientifiques, représentants des ministères). L'expertise scientifique a gagné en crédibilité, commente Jérôme Bignon, député de la Somme, qui a présidé le groupe« animal, économie et territoires ». Selon lui, le collège scientifique s'est montré à l'écoute de tous les questionnements. Mission est confiée à l'Inra de rendre d’ici six mois une étude sur la perception de la douleur chez l'animal, notamment au cours de l'abattage. L'institut doit aussi définir avec les instituts techniques de nouveaux critères d'évaluation du bien-être au cours des transports.
Selon Jérôme Bignon, des dossiers scientifiques seraient bien utiles avant d'entamer toute négociation à Bruxelles.