Ania : « nous devons et nous pouvons faire mieux à l'export »
«L’export entre dans le champ d'actions prioritaires et stratégiques pour notre secteur. Et il est vrai qu'il y a beaucoup à faire en dehors des vins et spiritueux », a rappelé hier Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) devant ses adhérents, réunis dans les locaux du Medef pour la deuxième journée export. Moins de 2 IAA sur 10 ont déjà franchi le pas de l'export. « Nous devons, et nous pouvons faire mieux ! […] La recherche de synergies et la mise en commun de forces entre plusieurs entreprises constitue l'une des meilleures stratégies gagnantes », a poursuivi le patron de l'Ania. Une consigne que n'a pu qu'appuyer Michel Barnier, venu introduire la journée de réflexion. « Un tiers des produits agroalimentaires est exporté, ce qui représente un excédent commercial de 9 milliards d'euros. Vous devez continuer, vous êtes un de mes meilleurs arguments pour défendre une grande Pac », a déclaré le ministre devant l'assemblée d'industriels. En revanche, Michel Barnier a annoncé la couleur d'entrée de jeu en affirmant qu'il « attachait plus d'importance à l'effet de suivi qu'à celui d'annonce ». En d'autres termes, les PME ne se verront pas octroyer de nouvelles aides pour s'essayer à l'export.
L'État facilite, mais soutient peu
« L'État a un rôle de facilitateur », a poursuivi le ministère, précisant qu'un bilan du PNDIAA lancé par Nicolas Forissier, et du plan sectoriel export agroalimentaire seront faits avant la fin de l'année. Un voyage officiel est prévu début 2008 en Ukraine et Michel Barnier a annoncé que certains industriels pourraient être du voyage. A propos des outils mis à la disposition des industriels souhaitant vendre à l'étranger, il a été question de la Sopexa sur laquelle Jean-René Buisson a affirmé placer beaucoup d'espoir, notamment sur l'élargissement de l'image des produits français encore trop considérés comme élitistes et chers. Le ministre a annoncé que la délégation de service public sur 5 ans venait d'être accordée à l'agence pour un montant de 75 millions d’euros. Cette délégation porte sur 4 missions dont la défense de la culture alimentaire et la présence des IAA dans des manifestations collectives internationales. Autre outil, Ubifrance (dont le périmètre va bientôt évoluer, voir Les Marchésdu 2/11/2007) dispose actuellement d'une direction agroalimentaire forte. « Il me semble essentiel que cette spécificité soit conservée », a souligné Michel Barnier, précisant qu'une convention cadre sur 5 ans allait être signée pour préserver cette mission.
Enfin, répondant aux attentes de l'Ania sur le rééquilibrage des missions du ministère vers les IAA, Michel Barnier a rappelé qu'il avait nommé un conseiller technique chargé des relations avec les entreprises en la personne de Jean Winckler, dont l'une des premières missions consistera à rouvrir le dispositif de soutien au groupement à l'export, que le secteur agroalimentaire s'est vu retirer.