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ANIA : débats serrés sur la nutrition

La première édition des Assises de l’industrie alimentaire organisée mardi par l’Ania s’est terminée par l’intervention du ministre de la Santé, une intervention qui a résonné comme un défi lancé aux IAA. Revenant sur plusieurs mesures annoncées dans le PNNS 2, Xavier Bertrand a rappelé l’installation d’un observatoire de la qualité alimentaire au premier semestre 2007, et, plus proche de nous, le lancement d’une étude sur l’impact de l’apposition des informations nutritionnelles, tout en demandant aux industriels de « mieux élaborer leurs produits, tout comme on demande aux restaurateurs de mieux élaborer leurs menus ».

Cette mise sur la sellette n’a pas manqué de faire réagir Jean-René Buisson. Le président de l’Ania a réitéré sa demande d’être intégré à l’observatoire en question. Quant à la présence de messages santé sur les publicités, M. Buisson a demandé « qu’on y aille doucement sur les campagnes qui s’ajoutent les unes aux autres ». « C’est du dénigrement de nos produits, et c’est un peu dur à avaler car ces campagnes sont financées avec l’argent de nos impôts» a réagi le président de l’Ania, entraînant les applaudissements d’un public acquis à cette cause.

L’innovation avec quels moyens ?

La journée ne s’est pas résumée à ces échanges de mots doux, avec la présentation d’un sondage sur les vues des consommateurs et acteurs vis-à-vis des IAA (voir LM d’hier), et plusieurs tables rondes riches en débats, qu’il s’agisse du rôle des industriels dans la nutrition, ou encore sur le visage du secteur d’ici 10 ans. Sur ce sujet, les intervenants ont vu le développement de l’Inde, ou la Chine comme une chance, à condition de savoir gérer l’arbitrage entre terres consacrées à l’alimentaire et au non alimentaire, avec l’éclosion de la chimie verte. Sur le terrain des produits, le consommateur français reste très « conservateur » selon les mots employés par Yves Bayon de Noyer, pdg d’Agis (plats cuisinés). La présidente de l’Inra Marion Guillou a abondé dans ce sens en évoquant une innovation continue au niveau des process de fabrication et de la logistique, qui reste moins perceptible sur le produit final.

Si cette évolution est attribuée au manque de moyens investis en R & D (1 % selon les chiffres annoncés mardi), le pdg de Danone Franck Riboud a battu cette argumentation en brèche. « Je veux redonner de l’espoir ! Les moyens ont peu à voir avec la volonté d’innovation. Les grands fabricants de soft drinks ne font pas d’innovation. Ils rachètent des petites boîtes ! Quand Danone ne sait pas faire du bio, il rachète Stonyfield. L’important, c’est l’exécution, la motivation. La créativité est partout».

Cette volonté a ravi les dirigeants présents, dont le nombre s’est avéré plus proche des 700 que des 1 000 initialement prévus. Jean René Buisson a d’ailleurs annoncé une prochaine enquête de satisfaction, pour tirer un bilan complet de cette première manifestation d’ampleur.

Rédaction Réussir

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