Anaof : mieux informer le consommateur
« La majorité des produits présents dans les linéaires ont déjà intégré la notion de service au consommateur, prévient Jacques Bernat, président de l’Anaof. Beaucoup d’AOC fromagères n’ont pas encore mis en place la liaison informations de l’amont et packaging. Nous devons prendre en compte ce service». Les AOC fromagères, comme les autres AOC, ont peut-être péché par la grande confiance qu’ils avaient dans leurs produits. Alors que la filière déployait de gros efforts sur une traçabilité amont quasi irréprochable, elle a occulté le fait que la traçabilité c’est bien, mais la faire connaître aux distributeurs et aux consommateurs, c’est encore mieux. C’est pourquoi l’Anaof réfléchit aujourd’hui à mieux informer le consommateur sur les vertus intrinsèques des produits.
S’il existe des produits qui peuvent afficher leurs différences et leurs spécificités c’est bien les AOC. Qualité et provenance des laits, qualités sanitaires, propriétés nutritionnelles, parts de rêves, richesse du terroir sont autant d’atouts que beaucoup de produits industriels ne possèdent pas. Or, le consommateur, habitué à obtenir beaucoup d’informations sur les packagings se trouve désorienté face à des AOC dont le prix est souvent supérieur à la moyenne et qui ne communiquent pas sur leurs qualités intrinsèques. D’où la remarque de Jacques Bernat : « Nous faisons de la surqualité et nous ne savons pas la vendre ».
Une expérience en Comté et brie de Meaux
Ainsi, le Conseil national des appellations d’origine laitières et le Cniel (interprofession laitière) ont mis en place des projets notamment avec le brie de Meaux et le Comté afin d’améliorer la relation producteurs/distributeurs en expliquant le système de traçabilité par l’intermédiaire d’un code-barres qui contient toutes les caractéristiques du produit. Première étape vers une meilleure information consommateur. Ce principe est testé à l’heure actuelle par les deux syndicats et pourrait être étendu aux autres syndicats. Le système serait géré par les syndicats de défense pour toutes les entreprises.
Côté contrôle, on connaît l’attachement des producteurs et des syndicats à l’auto contrôle. « Nous nous sommes réappropriés le produit par le biais de la révision de nos conditions de production,précise Jacques Bernat. Nous devons rester en auto-contrôle car nous sommes les mieux à même de suivre nos produits. Mais ces contrôles seront mieux définis et mieux formalisés par le biais de l’Inao.»