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Ambiance effervescente à l’usine Perrier de Vergèze

Le conflit social dure depuis neuf semaines dans le site de production de la célèbre eau gazeuse, voué à un plan social drastique. Et rien ne semble se décanter avant la rencontre syndicats-direction prévue aujourd’hui.

À l’approche des chaleurs estivales, la situation de l’usine Perrier de Vergèze reste trouble. En grève tournante depuis deux mois, la majorité des salariés s’oppose à un plan de suppression de postes, qui menace 356 employés du site. L’origine du conflit remonte au mois de février, lors de l’annonce par Nestlé, propriétaire de Perrier via Nestlé Waters France, de la volonté d’augmenter sa productivité dans l’eau en bouteille.

Une intention louable, mais que la société suisse compte réaliser en supprimant un quart des effectifs dans quatre usines, sous la forme de départs à la retraite anticipés. De quoi déplaire aux salariés de Vergèze, dont les effectifs sont passés de 2400 à 1650 en dix ans, avec quatre plans sociaux à la clé.

En réalité, c’est le taux de remplacement des salariés qui pose problème. Jean-Paul Franc, délégué de l’intersyndicale, réclame le remplacement d’un salarié sur deux parmi les 356 départs à la retraite, quand la direction propose un remplacement pour 18 départs. « Perrier veut augmenter sa production, sans investissements dans des machines plus performantes », déplore le délégué.

Une perte de 35 millions de bouteilles

De son côté, André Sembelie, directeur de la communication de Nestlé Waters France, tente de justifier une productivité insuffisante : « chez San Pellegrino, la production est de 1,8 million de bouteilles par employé, contre 600 000 seulement à Vergèze». Une réunion paritaire entre les syndicats et la direction est prévue ce jour. La direction estime le manque à gagner à 35 millions de bouteilles en près de deux mois, une perspective inquiétante à la veille des périodes de consommation les plus élevées. Dans un courrier adressé à l’ensemble des salariés du site, le directeur de l’usine a tenu à rappeler que la pleine saison est entamée, et que « nous ne sommes plus en mesure de livrer certains marchés, ce qui fait courir un risque important à la marque et à ses salariés ». Un chantage « insupportable » pour Jean-Pierre Franc. « Si la direction veut vraiment ne pas perdre trop de parts de marché cet été, elle embaucherait le même nombre de saisonniers que l’année dernière». Il est vrai qu’actuellement, avec 106 saisonniers contre 350 il y a un an, la position de Nestlé Waters France est ambiguë. Et l’intersyndicale a recensé une provocation ultime : l’introduction de Badoit grosses bulles au restaurant d’entreprise. Rien ne va plus.

Rédaction Réussir

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