Amateurs d’Angus, patience, l’Ecosse revient !
La filière viande écossaise espère reconquérir le plus vite possible des parts de marché sur le Continent, et notamment en France. Le Scotch Beef Club, qui avait réuni «avant la crise» de nombreux restaurateurs français va être réactivé. Les conditions d’expéditions de la viande britannique vont être assouplies le 1er juillet, et si les disponibilités restent encore très modestes, les petites filières sur des produits de qualité peuvent nourrir des espoirs. Le Royal Highland Show qui se tenait la semaine dernière à Edimbourg a montré des éleveurs ayant préservé totalement leurs races et leur savoir-faire traditionnels, mais en y adjoignant désormais une forte communication interprofessionnelle, gérée par l’organisme QMS, Quality Meat Scotland. L’agneau d’Ecosse reste cependant la pièce maîtresse des exportations de viandes. Il bénéficie d’une IGP (les Ecossais, eux, savent se servir des signes européens de qualité) et 11 000 t sont livrées en France chaque année. Au coin d’un stand, nous croisons le ministre de l’agriculture écossais (l’Ecosse jouit d’une indépendance réelle, elle bat même sa monnaie, une livre sterling à l’effigie de Sean Connery !). Oui, nous dit-il, nous allons appliquer un découplage total pour les aides à la production bovine, nous pensons que cela va favoriser notre élevage et développer notre production. C’est bizarre, en France on dit le contraire...
- Au passage : dînant, fort bien d’ailleurs et d’un excellent agneau cheviot en croûte, dans un restaurant de la ville, nous avons constaté que la moitié de la brigade et le sommelier étaient français. Mais celui-ci, pourtant né sur les bords de Loire, formé aux écoles de sommellerie françaises, grandit dans des brigades françaises, n’a de cesse, arrivé à l’étranger, que de vanter les mérites des vins australiens et chiliens, et de les vendre. Il nous a même fait boire un pinot gris néo-zélandais qui ne méritait pas de baiser les souliers d’un vigneron alsacien. Etonnons-nous ensuite que le vin français éprouve quelques difficultés qui, entre nous, ne doivent pas tout au prix des bouteilles. Car les vins du Nouveau monde qui prétendent à un certain niveau de qualité ne sont pas donnés, loin s’en faut.