Allié à Smithfield, Campofrio aura la cote
Les analystes financiers conseillent d’acheter des actions Campofrio Alimentacion plus fortement ces derniers jours. L’annonce, dès juin dernier, d’une fusion avec Smithfield pour constituer le n°1 européen de la charcuterie mérite ce crédit. Cette fusion vient de se confirmer par l’approbation des actionnaires des deux sociétés. Précisément, les assemblées générales des actionnaires de Campofrio Alimentacion SA et de Smithfield Holding SL ont approuvé l’augmentation de capital par la création d’actions à destination des actionnaires du groupe Smithfield. Au terme du processus, les principaux actionnaires de la nouvelle entité seront Smithfield Group (37 %), Oaktree Capital (24 %) *, Pedro et Fernando Ballvé (12 %), la famille Diaz (5 %), Caja Burgos (4 %) et QMC (2 %). Cette nouvelle entité nommée Campofrio Food Group SA restera cotée aux bourses de Madrid et de Barcelone. A l’occasion de son AG, décisive pour son avenir, Campofrio a choisi de verser aux actionnaires un dividende d’un montant jamais atteint d’ici au 30 juin 2009. Le cours de Campofrio n’est pas très dynamique en dépit de résultats financiers corrects. Le groupe espagnol a enregistré en 2007 un bénéfice net de 32,2 millions d’euros (en croissance sur 2006), pour un chiffre d’affaires de 968 millions d’euros. Le cours de Smithfield aux Etats-Unis a été très affecté par la hausse du maïs acheté par les élevages porcins du groupe. Le message pessimiste du p-dg de Smithfield en août dernier, critiquant le développement de l’industrie de l’éthanol, n’a pas rassuré les investisseurs. Pour autant, Smithfield possède en France des marques réputées de charcuterie, Jean Caby, Aoste et Justin Bridou. Les analystes européens considèrent la future puissance industrielle et commerciale de Campofrio Food Group. Ce groupe comptera parmi les cinq premiers charcutiers mondiaux avec « un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros et un Ebitda (mesure de la rentabilité opérationnelle) de 190 millions d’euros, sur la base des résultats pro-forma des sociétés au 31 décembre 2007 ». L’exercice 2008 pourrait être moins favorable, mais seul le pari sur l’avenir compte.