ALLEMAGNE
Les pharmacies deviennent des points de vente alimentaires
Le lancement en Sarre de la bière « Karla » en pharmacie ne fait que souligner l’accélération d’une déjà ancienne évolution. Elle n’est pas propre à l’Allemagne, mais elle y est de plus en plus marquée. L’industrie des cosmétiques et l’industrie alimentaire pénètrent dans les pharmacies, auxquelles elles consacrent de plus en plus de moyens de promotion. Cette tendance s’accélère depuis que de grands groupes internationaux comme Nestlé, Unilever ou Danone misent sur les produits alimentaires « fit and wellness » - et bien entendu sur la fréquence des passages en pharmacies d’une population vieillissante. Ces entreprises jouent sur la conviction populaire que ce qui est vendu en pharmacie est sain et digne de confiance, et ne relève donc plus de la comparaison habituelle des prix. La palette des produits vendus en pharmacie est déjà très étendue : produits sans sucre, diététiques, amaigrissants, aliments pour bébés, vieillards, femmes enceintes, vitamines et sucres de fruits, barres énergétiques, boisson pour sportifs, mueslis, boissons à base de légumes, chewing-gums spéciaux, thés tranquillisants, additifs ou compléments alimentaires et d’une manière générale de plus en plus de « fonctional food » protégeant entre autres des allergies. Les espaces self-service dans les pharmacies augmentent continuellement au bénéfice de produits alimentaires. Il y a en Allemagne plus de 21 000 pharmacies qui réalisent un CA total de 32,5 Mds d’euros. Elles récupèrent ainsi des parts de marchés perdus dans la vente de médicaments libres à la vente au bénéfice de chaînes de drogueries ou de distribution alimentaire.
Südfleisch : créances et pertes
La reprise de Südfleisch par Vion a obligé les banques, et en particulier la DZ Bank Frankfort, à renoncer à une très grande partie de leurs créances de 140 millions d’euros. Les groupements de producteurs subissent également une nouvelle perte. Il y a trois ans, une diminution du capital leur a coûté 70 % de la valeur de leurs parts pour éviter un dépôt de bilan. Après la reprise par Vion leur capital ne vaudra plus que 7 % de sa valeur initiale. Pour ces actions qui ne représentent plus grand-chose, Vion aurait pourtant proposé 5 millions d’euros selon des déclarations de professionnels impliqués dans la transaction. Cette offre aurait permis de rallier certains des groupements de producteurs opposés à la fusion avec Vion. 32 000 éleveurs détenaient 82 % du capital de Südfleisch à travers les groupements.