Allemagne
On taille déjà dans la peau de l'ours
Dans les rangs de la CDU-CSU, on commence à anticiper (imprudemment ?) sur la victoire aux prochaines élections. Les experts agricoles noircissent du papier et auraient déjà envisagé que la protection des consommateurs quitterait à nouveau le ministère de l'Agriculture pour rejoindre celui de la Justice. Les démocrates chrétiens veulent soutenir plus fortement les exploitations compétitives et revoir toutes les restrictions apportées aux élevages hors-sol de porcs et volailles. La législation sur les OGM connaîtrait les plus fortes modifications. Notamment en ce qui concerne le chapitre des responsabilités et celui de la tenue de registres publics. L'opposition voudrait aussi repiloter la politique énergétique du « tout pour les matières premières renouvelables » vers plus d'énergie nucléaire. Pour succéder à Künast, deux noms circulent : celui de Josef Miller, ministre bavarois de l'agriculture (dont ceux qui connaissent l'homme disent qu'il a plutôt l'étoffe d'un haut fonctionnaire agricole que d'un ministre fédéral), et celui de Peter Bleser, le nouveau porte-parole agricole de la CDU.
La réforme de l'OCM sucre aiguise les appétits de Nordzucker
Les responsables du groupe Nordzucker Braunschweig considèrent que la réforme de l’OCM sucre comporte des opportunités, et qu'elle va leur éviter des fermetures de sites de production. Elle va provoquer des libérations de quotas que Nordzucker pourrait racheter et qui lui permettront d'étendre ses marchés. Le Dr Nöhle, président du groupe, estime qu'à un prix de 25,02 euros/t de betteraves il y aura des cessations de production en Finlande, en Grèce, en Irlande, au Portugal et en Espagne. Il n'a pas mieux précisé ses intentions d'acquisitions, mais n'exclut pas de prospecter également le secteur du sucre de canne. Nordzucker va procéder à une augmentation et à une ouverture de son capital à des non-producteurs de betteraves. Selon ses estimations, il ne restera à l'avenir que quatre grands producteurs européens de sucre. Il demande à la recherche d'accélérer la mise au point de la semence d'une « betterave 15 tonnes ».
En 2004-2005 Nordzucker a réalisé un chiffre d’affaires de 1,235 milliard d’euros et un excédent annuel de 65 millions d’euros. Ses capitaux propres étaient de 383 millions d’euros. Les filiales Est de Nordzucker détiennent les parts suivantes sur les marchés respectifs : Hongrie 36 %, Pologne 9 %, Slovaquie 39 %. En Tchéquie, Nordzucker détient avec Tereos des parts dans deux usines. Depuis la dernière extension de l'UE, le groupe Nordzucker utilise partout sa marque «Sweet Family ».
Les industriels se font damer le pion par les abattoirs
Par la voix de leur Fédération, les industriels transformateurs de viandes constatent que les abattoirs deviennent de plus en plus leurs concurrents directs, à eux qui sont pourtant leurs clients. Les restructurations en cours dans le secteur de l'abattage, notamment à cause de l'irruption des hard-discounters sur le marché de la viande, ne restent pas sans conséquence pour les transformateurs. Les exigences accrues de qualité, les investissements et les coûts logistiques vont continuer à favoriser le transfert de la transformation des viandes dans le giron des abatteurs. D'ailleurs, on constate que la reprise de Nordfleisch par Vion et de Barfuss par Westfleisch ne s'est pas répercutée sur le nombre d'abattoirs. L'an passé on comptait 226 abattoirs de + 20 salariés, soit un seul de moins que l'année d'avant. Le chiffre d’affaires du secteur abattage a même augmenté en 2004 de +9,2 % à environ -8 milliards d’euros, grâce certes aux prix plus élevés des bovins et des porcins mais également en raison d'une augmentation des activités autres que l'abattage.