ALLEMAGNE
Le débat sur les biocarburants est très vif
Le professeur Franz Mühlbauer de Munich-Weihenstephan considère que le marché du biodiesel est un marché artificiellement construit, et qui pourrait bien s’effondrer. La compétitivité du biodiesel dépend en effet des décisions financières de l’État, explique-t-il. On subventionne la production de colza, la construction des installations de transformation puis l’utilisation du biodiesel par le dégrèvement fiscal. La durée de ces aides dépend de l’état des caisses publiques et des majorités politiques. Les margariniers ont déjà commencé à contre-attaquer en disant que « dans ce pays la moitié de l’huile de colza passe par les pots d’échappements avec l’argent du contribuable ». A long terme il faudra une protection extérieure commune pour le biodiesel, et celle-ci restera faible, eu égard aux discussions à l’OMC. On ne sait pas non plus ce qu’il adviendra du dégrèvement fiscal pour 5,75 % de mélange après le 31 décembre 2009. Si les difficultés financières continuent, il pourrait bien être supprimé.
1970-2002 : l’alimentation pour deux ou trois fois moins
Combien de minutes un ouvrier d’industrie a-t-il dû travailler pour acheter ses aliments ? Le premier chiffre donne les minutes de travail en 1970 et le second en 2002 (source BMVEL) : 1 litre de lait 9 et 3 ; 1 kg de pommes de terre 6 et 4 ; 10 œufs 22 et 7 ; 1 kg de pommes 12 et 9 ; 1 kg de pain de mélange 16 et 11 ; 1 kg de beurre 86 et 20 ; 1 kg côtelettes de porcs 96 et 36 ; 1 kg de rôti de bœuf 115 et 51.
L’argent du pétrole revient
Lors d’un congrès sur l’éthanol, un économiste a calculé que pour arriver en 2010 à 5,75 % de mélange avec un dégrèvement total, l’État allemand devra renoncer à 1,5 Md d’euros de recettes, ce qui est à justifier du point de vue de l’environnement. Pour un représentant du DBV les installations actuelles ne permettent d’atteindre que le 1/4 de l’objectif UE fixé pour 2010. Comme il avait déclaré que « l’argent consacré au pétrole sort de notre circuit économique », il s’est attiré la réponse immédiate de la Fédération des industries pétrolières pour qui « les pays producteurs de pétrole achètent les produits et la technique allemande avec l’argent qu’ils tirent du pétrole».