ALLEMAGNE
Le bonheur d’être suisse
Les agriculteurs suisses bénéficient de prix à la production trois fois plus élevés que du côté allemand. Résultat : les frontaliers louent, pour un fermage parfois triple également, des terres du côté allemand et rapatrient en franchise de douane les productions obtenues. Les Badois protestent et demandent une solution réglementaire pour empêcher cette expansion suisse à leur détriment. Mais la Commission européenne s’apprête à reconnaître à ces agriculteurs frontaliers suisses le droit à des aides découplées à la surface, le régime opté par l’Allemagne !
Porcs : payer sur une moyenne de 12 semaines
Le groupe coopératif Westfleisch à Münster teste un nouveau mode de paiement des porcs. Il propose un prix moyen résultant des prix payés six semaines avant la livraison des porcs à l’abattoir et des prix des six semaines suivant cette livraison. La facturation et le paiement n’auraient lieu que six semaines après la livraison des porcs. En compensation de ce délai de paiement, les éleveurs toucheraient 1 ct _ de plus au kilo abattu. Dans chacun de ses abattoirs, Westfleisch met en place un groupe d’éleveurs testant la méthode. Westfleisch espère arriver à un peu plus de calme sur les marchés, écrêter les pointes de prix et obtenir quelques avantages logistiques. Les éleveurs ne seraient plus obligés de réagir à certaines variations de prix et pourraient commercialiser leurs porcs seulement quand ils auront atteint leur poids idéal.
Dumping partout
Les contrôles s’intensifient dans l’industrie de la viande pour lutter contre le dumping salarial, la fraude aux cotisations sociales et les emplois illégaux. Quelques centaines d’agents ont perquisitionné dans des appartements ou des locaux d’entreprises en Allemagne, en Autriche et en Hongrie. Le procureur d’Oldenburg a arrêté R.Wieck, le directeur de Weidemark Fleischwaren Gmbh (groupe Tönnies) et certains responsables d’entreprises de Wertle, Wiesbaden et Kiel. Ces derniers auraient mis illégalement à la disposition de Weidemark plusieurs centaines d’ouvriers polonais et hongrois sous couvert de contrats d’entreprises, ou fraudé des cotisations sociales pour un montant de 5 mio _. Tönnies réagit en proposant une table ronde chargée d’élaborer un code de bonne conduite sous le titre « Fair et social ». VDF, la Fédération des industries de la viande, soutient une initiative visant à élaborer des engagements volontaires dans toute la branche. Westfleisch est également soumis à des enquêtes. Le groupe avait étudié la possibilité d’externaliser les travaux d’abattage pour diminuer ses coûts. Selon la presse, les abattages à Westfleisch Lübeck devraient être pris en charge par une entreprise sous contrat, car il n’y a pas eu d’accords de renonciations partielles salariales comme à Hamm ou Paderborn. Westfleisch Münster a réalisé en 2004 un CA de 1,41 Md _ (+25 % en raison de la reprise de Barfuss Gmbh).