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Allégations : «on n’a pas gagné, le texte reste contraignant»

Jean-René Buisson, président de l’association nationale des industries alimentaires (Ania), réagit à l’actualité chargée en matière de communication nutritionnelle.

LM : Jeudi, le Parlement européen a confirmé l’avis de la Commission environnement sur le règlement encadrant les allégations nutritionnelles (lire LM du 25/05). Etes-vous satisfaits de ce vote ?

Jean-René Buisson : Oui, globalement ça correspond à ce que l’on souhaitait même si ce n’est qu’une première lecture. Qu’il y ait un cadre européen commun sur l’ensemble des produits est, selon nous, le meilleur moyen de protéger le consommateur et lui permettre de faire son choix en toute lucidité. Deuxième point positif : la justification scientifique de toutes les allégations nutritionnelles. Et on souhaite que la procédure mise en place ne soit pas trop complexe pour les PME.

En ce qui concerne les profils nutritionnels, il faudrait définir au préalable une méthodologie, l’approche systémique bons-mauvais produits nous posant problème. Mais comment va-t-on harmoniser ce qui est bon pour la santé au niveau européen ? N’y a-t-il pas un risque de disparition du patrimoine alimentaire ?

LM : UFC-Que choisir estime que ce vote a vidé de sa substance le projet de Bruxelles. Elle critique votre lobbying qui empêche, selon elle, l’encadrement des slogans nutritionnels. Que leur répondez-vous ?

J-R. B. : D’abord on n’a pas gagné contrairement à ce qu’ils disent. Le texte est encore contraignant. Mais si ils peuvent prouver scientifiquement ce que’ils disent, comment peut-on empêcher les industriels de communiquer ? Ou alors on donne droit de regard aux administrations sur la consommation. Nous sommes contre la demande d’autorisation préalable.

LM : Le débat n’est pas seulement européen. En France, l’administration prépare le texte d’application de l’article 29 de la loi de santé publique (lire ci-dessous) sur les mentions sanitaires, qu’en pensez-vous ?

J-R. B. : Ce n’est qu’un projet pour l’instant. Mais nous sommes farouchement opposés à la façon dont ce texte détourne l’esprit de la loi de santé publique qui nous donnait l’alternative entre un bandeau d’information ou le paiement d’une taxe. La définition du bandeau est inacceptable. Sa taille est trois fois supérieure à celle du bandeau imposé aux alcooliers et proche de celui sur le tabac. C’est quasiment inapplicable. Tout est fait pour que les entreprises choisissent la taxe. Par ailleurs, nous sommes préoccupés par une campagne contre les glucides, préparée par l’INPES Suite au rapport de l’Afssa sur le sujet, basée sur la comparaison des produits (du type mieux vaut boire de l’eau que des boissons gazeuses, manger des yaourts natures que des produits lactés sucrés, des fruits et légumes que des biscuits). Cette campagne prévoit de montrer des produits, et ça on ne l’accepte pas.

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