Allégations : l’UFC remporte une manche
En assignant en justice Vittel et Harry’s l’année dernière, l’UFC Que Choisir déclarait la guerre aux allégations trompeuses. L’appel a été en partie entendu par la justice, à en croire deux jugements du tribunal de grande instance de Nanterre rendus la semaine dernière. La justice a en effet reconnu le caractère trompeur de l’eau « Vittel goût trop la pêche », qui se prévalait d’être riche en calcium, mais en oubliant de mentionner l’ajout de sucre. Associés à cette allégation, le positionnement à proximité du rayon des eaux minérales et la similarité du conditionnement n’ont pas été du goût du tribunal.
L’UFC Que Choisir avait également accusé les brioches Doo Wap (marque Harry’s) d’induire le consommateur en erreur, pour leur mise en avant du lait alors que sa présence n’est pas significativement plus importante que dans des brioches normales. Sur ce produit, le TGI n’a pas fait droit aux demandes de l’association de consommateurs. « Mais il reconnaît le bien fondé de notre action en estimant avoir besoin de preuves supplémentaires. C’est pourquoi nous avons décidé de faire appel de ce jugement en fournissant de nouveaux éléments démontrant que les allégations portées par ces brioches vont à l’encontre de leurs véritables caractéristiques nutritionnelles » explique l’UFC. Pour Olivier Andrault, chargé de mission agriculture et alimentation e l’association, « il est dommage de devoir passer devant les tribunaux. Mais il faut mettre un coup d’arrêt aux allégations trompeuses qui malgré tout continuent». Avant même la décision de justice, Vittel et Harry’s avaient pris la précaution de modifier leurs emballages. La prochaine échéance est attendue en mars 2006, avec le vote de deux règlements par le Parlement européen (sur les allégations nutritionnelles et l’enrichissement en vitamines et minéraux). Réclamée par les nutritionnistes et l’Afssa, l’introduction des profils nutritionnels est le prochain débat. Les ministres européens de la Santé l’ont souhaité, mais le dernier mot reviendra aux parlementaires.