Allégations : l’UFC contre le «lobby» des IAA
Ce mercredi, les parlementaires européens doivent se prononcer en session plénière sur un projet de règlement encadrant les allégations nutritionnelles (du type «riche en vitamines», «pauvre en cholestérol», «light») et de santé (comme «préserve la jeunesse» ou «donne du tonus») auxquelles les industries agroalimentaires -Danone en tête- ont de plus en plus recours pour séduire les consommateurs. Une pratique dénoncée par UFC-Que Choisir dont la critique porte en particulier sur les promesses de produits « qui optimisent le capital santé» ou qui « font le plein d’énergie» alors qu’« à l’insu du consommateur ils contiennent trop de sucre, de sel ou de graisses».
Pour éviter ce genre de slogan jugé trompeur, l’association de consommateurs a appelé lundi, dans un communiqué, « tous les europarlementaires français à faire passer les enjeux de santé publique avant les intérêts économiques de l’industrie agroalimentaire», UFC-Que Choisir demande que seul un produit présentant un profil nutritionnel équilibré puisse porter une allégation sur son emballage et estime que « les allégations ne doivent pas être trompeuses, ne doivent jamais encourager de mauvaises habitudes alimentaires et être basées sur des faits scientifiques».
Le projet a été «allégé»
Or sur ces deux points, l’association consumériste a été déçue par les amendements que la commission environnement a apportés au projet de Bruxelles, le 21 avril dernier.
Allant dans le sens des IAA, les députés ont en effet rejeté le principe de profil nutritionnel craignant qu’il conduise à discriminer certains produits classés en «bons» ou «mauvais». S’ils ont renforcé les exigences scientifiques, les députés ont aussi remplacé l’obligation d’obtenir l’autorisation de l’AESA pour utiliser une allégation par une simple procédure de notification. A charge ensuite « aux autorités responsables d’émettre des objections voire de prononcer une interdiction dans un délai de neuf mois». Enfin contrairement au texte initial interdisant toute allégation de santé, les députés ont souhaité autoriser les allégations portant sur le poids et celles qui se réfèrent aux conseils de professionnels de la santé.