Aliments du bétail : nouveau recul en 2006
        
      
      
      Les statistiques que viennent de publier Coop de France-alimentation animale (ex – Syncopac), et le SNIA font apparaître une baisse de la production française d’aliments du bétail de 2,6 % en décembre 2006 par rapport à décembre 2005 (lire LM d’hier). Sur cette période c’est encore l’aliment pour volailles qui accuse le plus fort recul avec -5,2 %, recul à mettre sur le compte des aliments pintades et dindes. L’aliment porcs encore baissé à son rythme quasi habituel de 2,2 %, tandis que la progression de l’aliment bovin enregistrait un coup de frein à + 2,4 %. Le bilan de décembre est donc décevant après deux mois plus positifs. Il ne faut cependant pas oublier que décembre dernier comptait deux jours ouvrés de moins que décembre 2006, ce qui diminue quelque peu le niveau théorique de la baisse.
Sur l’ensemble de l’année 2006, la baisse de production d’aliments serait de 2,2 % par rapport 2005 pour un volume de 20, 3 Mt, dont 4,27 Mt d’aliment bovin (mash compris), soit + 6,3 % sur 2005, de 6,11 Mt pour le porc (- 2,8 %) et de 8,05 Mt pour la volaille (- 5,5 %).
Cinq ans de régression
Néanmoins, si l’on tient compte des usines produisant moins de 30 000 t annuellement qui ne fournissent pas une statistique mensuelle mais seulement annuelle à leurs organisations professionnelles et ne sont pas encore recensées dans ce bilan, on peut estimer qu’une fois leurs résultats connus, la production nationale totale devrait se situer vers 21,5 Mt contre 22 en 2005. Ce sera la 5e année consécutive de régression d’une production qui avait atteint son apogée en 2001 avec plus de 23 Mt.
En 2005, la France conservait sa place de 1er producteur européen d’aliments pour animaux mais elle était talonnée par l’Espagne qui affichait 21,1 Mt, confirmant une montée en puissance spectaculaire de 40 % en 10 ans. Si cette tendance espagnole devait se confirmer, la France pourrait laisser sa place de leader à son partenaire ibérique. Néanmoins les fabricants espagnols qui sont en train de faire leurs comptes semblent avoir été exposés eux aussi à une récession qui ne leur permettrait pas de doubler la France.
Le problème n’est cependant pas la place sur le podium européen, mais la préservation de l’activité. Or la note de conjoncture du SNIA-Coop de France n’est pas particulièrement optimiste en écrivant à propos des fabrications françaises : « cette baisse d’activité pourrait se prolonger sur le début 2007, compte tenu des perspectives alarmantes sur le marché de la dinde et des éventuels effets dominos que pourrait générer le récent cas de grippe aviaire au Royaume-Uni ». Cette même grippe aviaire qui a largement contribué à la baisse de production l’an dernier.
Hausse promise du prix de l’aliment
Une autre grande préoccupation des FAB demeure le coût des matières premières ; après une accalmie en fin d’année, les prix des céréales et du soja se sont raffermis et l’indice IPAA calculé par notre confrère La Dépêche a subi une nouvelle hausse en janvier se chiffrant à + 23,4 % par rapport à janvier 2006. Certes, constate la note, « grâce à leurs pratiques d’achats en couverture, les fabricants d’aliments n’ont répercuté qu’une partie de ces hausses. L’évolution de ce même indice moyenné sur 6 mois montre que les hausses restant à répercuter vont encore s’étaler sur les trois prochains mois ». Voilà les éleveurs prévenus.
 
        
     
 
 
 
 
 
