Aliments du bétail : l’Europe est à la peine
Avant même d’être touchée par la crise de la grippe aviaire, la production d’aliments pour volailles a chuté de 2% dans l’UE en 2005. Diffusé à l’occasion de la 49ème assemblée générale de la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés, le 22 juin à Gand (Belgique), ce chiffre tendrait donc à souligner la régression structurelle du secteur alors que la tendance est à la progression dans le monde, notamment au Brésil et en Chine. Cette valeur recouvre en fait des différences nationales très sensibles, la Pologne progressant de 5% alors que la majeure partie des autres pays a connu une diminution de l’ordre de 2 à 3% (Royaume-Uni, France) voire plus, notamment au Danemark, en Hongrie et en Belgique.La crise de la grippe aviaire les a tous rattrapés début 2006. Ainsi, les représentants des principaux pays producteurs d’aliments pour volaille ont estimé la chute de production à 10% sur les six premiers mois de 2006, malgré l’absence d’épidémie animale. Ils espèrent que la consommation de viande de volaille reviendra désormais à la normale. Ils n’afficheraient alors qu’une baisse globale de 4% en fin d’année. Cette hypothèse optimiste est, bien évidemment , liée à l’absence de tout nouvel impact du virus hautement pathogène H5N1 dans la faune sauvage ou, pire, dans les élevages industriels. L’hypothèse pessimiste irait alors jusqu’à –25% de production pour les aliments volailles.
L’Espagne se rapproche de la France
Dans tous les cas, la tendance globale de la production européenne d’aliments pour animaux est à la contraction. En retrait de 0,8% sur la production de 2004, l’industrie de l’alimentation animale européenne réunit au sein de la Fefac a en effet produit l’an passé 143,3 millions de tonnes. Il s’agit de la production de l’UE à 25 moins Grèce, Malte et Luxembourg. Ces pays ne disposent en effet pas de représentation nationale collectant les statistiques, mais totalisent environ 1 million de tonnes. La France était encore première mais l’Espagne, qui avait pris la seconde place à l’Allemagne en 2004, se rapproche très fortement grâce à sa progression en aliments pour porcs (+4% en 2005) et pour bovins (+13%).
Dans l’UE, les aliments pour porcs constituent le premier segment en volume (47,3 Mt, en recul de 1,2% avec un fort retrait dans les nouveaux Etats Membres), suivis de la volaille (45,9 Mt) et des bovins (38 Mt en baisse de 0,3%). Les nouveaux Etats membres connaissent par contre une forte croissance dans ce secteur à +6% ce qui traduit l’augmentation de la part de marché des aliments industriels.
Placée sous le signe du développement durable, l’assemblée générale 2006 a permis de souligner l’implication de l’association sur ce sujet. Le président, le professeur Martin Tielen a ainsi répondu à l’invitation du WWF pour participer à la table ronde internationale pour la culture responsable de soja. Après la table ronde sur l’huile de palme (qui concerne principalement l’alimentation humaine), ce travail de dialogue international pourrait aboutir dès 2008 à la rédaction d’un document de consensus estime Matthias Diemer (WWF Suisse).