Aliments du bétail : la reprise en 2007
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Les bilans de ces derniers mois permettaient d’envisager un bon résultat pour les fabrications françaises d’aliment du bétail qui retrouvent effectivement des chiffres de production proches de ceux de 2003 après trois années de recul (voir graphique). Ces premières statistiques provisoires pour 2007 devront être peaufinées, car le chiffre de production totale de l’an dernier (21 339 800 tonnes) ne comporte pas les fabrications des entreprises de moins de 30 000 tonnes par an que l’on peut situer approximativement à 1,3 million de tonnes. Nous en avons tenu compte dans le graphique avant de mieux visualiser l’évolution des fabrications au cours des 5 dernières années.
Pour éviter toute confusion, nos commentaires porteront cependant uniquement sur les statistiques provisoires communiquées par Coop de France Nutrition Animale et le SNIA à partir des entreprises de plus des 30 000 tonnes.
Le mois de décembre dernier a donc confirmé l’évolution positive des mois précédents avec une production de 1 836 900 t soit une augmentation par rapport à décembre 2006 de 2,5 %, ce qui porte le total des fabrications à 21 340 000 t pour l’ensemble de l’année dernière, correspondant à une progression de 3,7 %. Elle sera sans doute plus proche de 4 % lorsque seront inclus les résultats des moins de 30 000 t. Si l’on raisonne en terme de campagne, la demi campagne 2007-2008 (juillet 2007 à décembre 2007) est encore plus significative : + 4,8 %.
L’influence du coût des matières premières
Pour les grandes catégories d’aliments, c’est encore l’aliment pour bovins qui a connu le meilleur résultat en décembre en augmentant de près de 13 %, alors que les aliments volailles en forte reprise au cours de l’année dernière marquent le pas et que l’aliment porc régresse de 1 %. Sur l’ensemble de l’année, les fabrications d’aliments pour bovins ont atteint 4,655 Mt augmentant de 8,8 %, grâce à l’aliment vaches laitières (+ 10, 3 %), celles d’aliment porc 6,30 Mt, soit + 2,4 % et celles des aliments volailles, fortement tirées par les spécialités poulets de chair, 8,49 Mt, en hausse de 3,2 %.
Sur l’ensemble de l’année dernière les aliments poulets de chair avaient progressé de 10,5 %, conséquence du rattrapage de la baisse causée par l’épidémie d’influenza ; ce rattrapage paraît aujourd’hui rattrapé et le bilan de décembre indique même un léger ralentissement, - 0,7 %. La baisse des fabrications d’aliments d’allaitement s’accentue de manière très nette avec -12 % par rapport à 2006.
Ainsi, malgré l’augmentation du prix de l’aliment, consécutif à celui des matières premières, les fabrications françaises d’aliments composés ont pu retrouver une tendance positive après trois années de régression.
On remarquera aussi que cette montée des prix des matières premières et notamment de celle des céréales n’a pas notablement entamé les incorporations de céréales par les fabricants d’aliment du bétail (FAB) pour la campagne 2006-2007 avec 10,98 Mt dont 10,39 des 3 grandes céréales (blé, orge, maïs). Les prévisions du conseil spécialisé « céréales » de l’ONIGC, commenté dans nos derniers numéros, confirment le maintien d’un fort niveau d’incorporation à 10,88 M, mais avec d’importants transferts entre céréales, le maïs progressant de 1 Mt à 3,7 Mt, au détriment du blé (-1 Mt) et de l’orge, (- 600 000 t). Le fait marquant est l’explosion des utilisations de sorgho : 500 000 t, contre un éventail de 45 000 à 89 000 t depuis le début de la décennie. Les taux d’incorporation de matières premières, y compris des tourteaux, sont plus soumis à des ajustements fréquents et importants compte tenu de l’extrême volatilité des prix des matières premières.