Alimentation : la fin de l’exception française ?
En 2007, la situation nutritionnelle en France s'avère plutôt rassurante, avec chez les adultes une hausse de la consommation des fruits et légumes, une diminution du sel et des matières grasses ajoutées. Tels sont les premiers enseignements tirés de l'étude nationale nutrition santé (ENNS) 2006 Etude réalisée par l'unité de surveillance et d'épidémiologie nutritionnelle auprès de 3115 adultes et 1675 enfants. et de l'étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA 2, 2006-2007) Enquête financée par l'Afssa, à partir d'un recueil des aliments consommés auprès de 2624 adultes de 18-79 ans et 1455 enfants de 3 à 17 ans., Deux enquêtes nationales très attendues présentées en partie hier lors d'une journée sur le programme national nutrition santé (PNNS) à Paris. Ce qui frappe à la première lecture, c'est l'évolution très marquée en huit ans de la consommation de certains produits assez emblématiques de la France.
La consommation de lait a par exemple reculé de 24% entre 1999 (date de la dernière étude INCA 1) et 2007 ! Une chute qui n'est pas compensée par la légère hausse des yaourts et produits ultra-frais. Résultat : selon l'ENNS, seuls 29% des adultes respectent les recommandations du PNNS, à savoir «3 produits laitiers par jour» ou «3 ou 4» pour les personnes âgées de 55 ans et plus. 44% des hommes et 56% des femmes sont en dessous de ce repère. Une sous-consommation de produits laitiers qui affecte aussi les enfants (-15% de lait et de fromage) et surtout les petites filles qui sont à 54% en dessous des repères du PNNS. Autre élément symbolique pour la France, si les produits céréaliers restent globalement stables dans l'alimentation des Français, les deux études montrent une baisse très marquée de la consommation de pain (-7% pour les adultes). Une évolution qui se ressent au niveau des apports en fibres (de -11% par exemple sur les 11-14 ans).
F&L : un tiers des Français sous-consommateurs
Du côté du plat principal, dans l'assiette des Français et surtout des Françaises, la place de la viande et des abats s'est rétrécie en huit ans, avec respectivement une baisse de 16% et 3% (chez les adultes, le recul étant de 19% pour les enfants). Une place récupérée en partie par les garnitures, tels que le riz qui bondit de 20%. Du côté des desserts, les changements s'avèrent également sensibles. Alors que la consommation de sucres et dérivés recule, l'INCA 2 note une explosion de la consommation des glaces et crèmes glacées (+30% chez les adultes) et une progression notable de celle des fruits frais ou transformés (+16% chez les adultes, +12 chez les 15-17 ans mais une stabilité chez les 3-14 ans). Malgré ces progrès, l'étude nutritionnelle montre qu'en 2006 encore plus d'un tiers des Français était en dessous des 5 fruits et légumes par jour.
Enfin, côté boisson, le mythe du Français avec sa baguette, son camembert et son verre de vin rouge en prend décidément encore un coup. Depuis 1999, la consommation de boissons alcoolisées a reculé de 27% chez les femmes et 9% chez les hommes. Au pays du vin, l'ENNS classe 20% des Français parmi les abstinents.