Alimentation animale et transport : jouer des actions collectives
Passer aux 44 tonnes sur les routes de France au lieu de rester à un poids maximal autorisé de 40 t permettrait de réduire de 15 % le trafic des camions sur les routes de l’Hexagone estimait mardi dernier Francis Babé, délégué à l’action professionnelle de la Fédération Nationale du Transport Routier, lors de la session de formation conjointe FNTR et Aftaa sur les transports en alimentation animale. Une contribution non négligeable à l’environnement et aux comptes des entreprises. Les responsables des transports présents, conduits par Pierre Monchal (Evialis), allaient tous dans le même sens. « Certaines régions réfléchissent à la possibilité d’apposer des autocollants : “-15 % de camions sur les routes” sur leurs véhicules pour alerter les citoyens. Aménager là ou c’est possible le 44 t de poids total en charge sur 3 ou 4 essieux ne serait que mettre la France au niveau de ses voisins dont certains réfléchissent à des charges encore plus importantes » indique-t-il. En jeu, la compétitivité des productions animales qui, souffrant toujours des marchés des matières premières doivent trouver tous les leviers d’optimisation. Or, le transport constitue un poste essentiel dans les dépenses, que ce soit pour l’approvisionnement ou pour les livraisons : selon le logisticien, pour approvisionner et livrer les quelques 20 millions de tonnes d’aliments produits en France, plus de 400 millions de km sont parcourus sur les routes.
Outils collectifs
Autre source d’optimisation, la mise en cohérence des cahiers des charges imposés aux transporteurs pour assurer la qualité des approvisionnements des usines d’aliments grâce à l’action collective conduite au sein de Qualimat, un cahier des charges utilisé par 158 sites de fabrication d’aliments et par 856 transporteurs référencés. « Depuis la signature par les fabricants, en juin 2001 de la première version de Qualimat transport version, nous avons connu la version 2 (8 avril 2002) puis la version 3 (1 erjuillet 2004), à chaque fois enrichies : signature par la FNTR, TLF et l’UNOSTRA, mise en place de formation qualifiante pour les transporteurs… » expliquent Jean Dahirel (Cooperl) et Patrice Rialland (Sanders). L’idée de base, c’est d’éviter la démultiplication des actions individuelles grâce au travail collectif. La version 4 du cahier des charges intègre les exigences du « paquet hygiène ». La maîtrise des documents et des enregistrements, ainsi que l’HACCP permettent la reconnaissance avec d’autres systèmes.
Ainsi, le cahier des charges est intégré au guide des bonnes pratiques du Snia-Coop de France Nutrition animale et se place en cohérence avec le nouveau guide professionnel de la FNTR. Et comme les transporteurs ne s’arrêtent pas aux frontières, Qualimat, Ovocom (Belgique) et GMP + (PDV-Pays Bas) ont défini les conditions d’applications de la reconnaissance de leurs systèmes respectifs, accord finalisé le 18 décembre 2007 avec un traitement des dossiers dans le cadre de l’IRCT (International comittee for road transport).
Enfin, comme l’impose le cahier des charges Qualimat, les transporteurs doivent disposer de certificat de lavage entre deux charges différentes. Or, la localisation de ces stations de lavage n’est pas forcément optimisée. Laurent Buvry (Port autonome de Nantes St Nazaire) demande ainsi aux industriels de définir précisément leurs besoins afin d’envisager la mise en place d’un outil collectif sur la zone portuaire.