Algues : une future filière stratégique en France ?
Alors que de grands groupes comme Roquette s’intéressent déjà à la production stratégique de microalgues, se pose aujourd’hui la question de l’opportunité de bâtir une filière de macroalgues en Bretagne. Développer l’algoculture dans cette région disposant de 1 200 kilomètres de côtes n’est pas sans intérêt, alors que l’industrie agroalimentaire française importe chaque année plus de 50 000 tonnes d’algues. Quelques projets voient le jour, comme Breizh’Alg porté par l’écloserie Aléor, le Ceva (centre d’étude et de valorisation des algues) et Bretagne Développement Innovation. Ses initiateurs estiment que le développement d’une algoculture en France trouverait des débouchés auprès de 26 transformateurs d’algues alimentaires, de fabricants de PAI (colloïdes ou farines utilisées comme produits de charge) et de transformateurs d’algues légumes. Le ministère de l’Agriculture se montre pour l’heure sceptique. Un récent rapport critique sévèrement Breizh’Alg et semble douter de sa capacité à créer une filière en Bretagne.
L’autre idée, consistant à valoriser les algues vertes qui prolifèrent actuellement sur les côtes bretonnes, s’oppose aux écologistes qui refusent que ces déchets soient considérés comme des matières premières. Si les freins s’avèrent nombreux, une poignée de passionnés croit fermement au potentiel de cette filière. Un premier salon professionnel, MediAlgues, sera d’ailleurs organisé à Saint-Brieuc du 12 au 14 avril 2013.