Alerte sur la consommation
Les chiffres de l’institut AC Nielsen sur les ventes des hypers et supermarchés, parus chez nos confrères de LSAla semaine dernière, permet de mettre un chiffre sur une tendance que l’on pressentait depuis plusieurs mois. Pour la première fois, en 2004, les ventes de produits de grande consommation et des produits frais en libre-service ont diminué en valeur de 0,7 % en 2004, une baisse « jamais vue depuis 20 ans ». Les années précédentes avaient vu des hausses de 5,8 % en 2001, 4,2 % en 2002 et 3,3 % en 2003. Les grands perdants de 2004 sont les supermarchés, concurrencés de plein fouet par les magasins de hard discount, qui ont vu leurs ventes dans ce secteur laminées de 2,2 % en 2004. En revanche les hypermarchés ont réussi à résister, avec une hausse de 0,6 %. Tandis que les enseignes de hard discount ont vu leur chiffre d’affaires 2004 progresser de plus de 10 %. Quel enseignement tirer de ces chiffres ? D’abord que les priorités des Français ont changé, et cela semble-t-il durablement. Comme le titrait un grand quotidien ce vendredi, « on mange moins et on téléphone plus ». En réalité, on dépense de plus en plus dans des domaines indispensables, comme le logement (qui a beaucoup augmenté) et dans le domaine des nouvelles technologies, qui renouvelle et élargit son offre un peu plus chaque année. L’autre enseignement, c’est que l’appel à la baisse des prix en grande distribution a eu un effet pervers : elle a fait croire aux Français -et faussement- qu’ils se faisaient « rouler » sur les prix de l’alimentaire. Et c’est sur ce budget qu’ils ont le plus rogné ces derniers mois. La démonstration en est faite aujourd’hui.