Aïd El Kébir : difficile conciliation des intérêts
Comment concilier les exigences de sécurité sanitaire et celles liées aux traditions religieuses ? C'est la difficulté que rencontrent les autorités publiques chaque année au moment des célébrations de l'Aïd-el-Kébir. Cette année ne fait pas exception. On nous signalait, vendredi, une très vive polémique à Chambéry entre les représentants musulmans locaux, à qui l'on avait promis dans un premier temps l'usage du marché au bétail, et la préfecture, qui leur a finalement refusé, faute d'agrément. Loin de se rapprocher, les deux points de vue semblent s'éloigner ces dernières années l'un de l'autre. Les obligations sanitaires dans le domaine de l'abattage, y compris ovin, se sont accumulées depuis la crise de l'ESB : démédullation, retrait des MRS, bientôt identification. De l'autre côté, le retour à un usage strict du rite du sacrifice, revient en vigueur. D'où une incompréhension que l'on ne voit guère être résolue, lors du prochain Aïd, même si l’organisation tend à s’améliorer sur l’ensemble du territoire. Cette année, un nouvel arrivant sur le marché de l’Aïd place les fidèles musulmans eux-mêmes face à un dilemne. Pour la première année, des distributeurs, Carrefour en tête, proposent des moutons entiers abattus selon le rituel halal à des prix inférieurs aux cours très élevés pratiqués au moment de la fête. Ne détenant pas les garanties écrites des distributeurs sur l’origine des bêtes et les conditions du sacrifice (après la prière du matin le jour de l’Aïd), les instances religieuses affichent une certaine méfiance. Rendez-vous le 12 janvier pour savoir comment les consommateurs auront agi.