Agriculture pas morte
Comme l'ont révélé Les Marchés cette semaine, Jacques Chirac a manifesté l'intention d'intervenir lors du prochain sommet de l'Élevage, début octobre à Clermont-Ferrand. En attendant la confirmation officielle de l'Élysée, on ne peut que se réjouir qu'un président de la République en veine d'expression internationale, du siège de l'ONU à New-York la semaine dernière à Erevan pour l'année de l'Arménie en France fin septembre, ait pensé un instant à l'agriculture de nos modestes terroirs. On a senti chez Jean-Michel Lemétayer, qui présentait cette semaine son programme pour les élections aux Chambres d'Agriculture, un brin de nostalgie pour cette génération politique qui accordait encore un intérêt régulier et attentif aux questions agricoles. Au-delà des élections professionnelles puis présidentielles qui se profilent en 2007, se pose en effet la question de la place qu'occuperont demain les agriculteurs dans la société française. Interrogé sur ce point, le président de la FNSEA a assuré jeudi que l'objectif du syndicalisme majoritaire était de maintenir un étiage de 500 000 agriculteurs en France à l’horizon 2010, en misant sur le meilleur renouvellement des générations (une installation pour deux départs actuellement contre une pour quatre précédemment) et sur une meilleure mise en commun des moyens financiers. Encore faudrait-il pour cela que le monde agricole dispose à l'avenir d'une industrie de transformation puissante et liée à la matière première nationale. Le pari n'est pas gagné, si l'on en juge par quelques défaillances spectaculaires et autres «évasions» d’entreprise nationale vers des capitaux étrangers. Et pour inverser cette tendance, il faudra plus qu'une intervention de Jacques Chirac...