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Agriculture : « Le risque de passer d’un pays producteur à un pays importateur est réel »

La Coopération agricole craint la publication des chiffres de la prochaine balance commerciale française pour l’agriculture et l’agroalimentaire. Nos exportations sont mises à place tandis que les importations progressent notamment en viande. 

La balance commerciale agricole et agroalimentaire pour être faible en France en 2024, c'est ce que craint La Coopération agricole.
© Virginie Pinson

A la Coopération agricole, on s’inquiète de la balance commerciale. « Elle pourrait être catastrophique en 2024 », a annoncé son président, Dominique Chargé, hier à la presse. Il est vrai que les exportations de « vins et spiritueux, céréales et produits laitiers sont en baisse alors qu’elles tenaient historiquement le commerce extérieur », regrette le président.    

« Elle pourrait être catastrophique en 2024 »

Adapter la production à la demande   

À l’échelle nationale, ce que déplore le président de la Coopération c’est que la production ne suit pas toujours la demande. « La France produit trop de vin rouge alors que la consommation baisse et qu’on observe de nombreux reports vers le blanc et le rosé », constate Dominique Chargé.    

S’adapter à la baisse de la consommation 

Autre constat, en dépit du recul de l’inflation cette année, un « nouveau modèle de consommation » semble émerger. Les Français achètent de moins en moins. Près de 44 % d’entre eux se tournent plus vers les promotions, 18 % achètent plus chez les discounters. Depuis 2019, la consommation alimentaire a affiché un repli en volume de 5,3 % selon la Direction générale du Trésor.    

Lire aussi : Volaille française : les trois erreurs stratégiques que pointe la Cour des Comptes 

En revanche, « le secteur de la consommation nomade connaît un véritable essor et fait la part belle aux produits importés », souffle Dominique Chargé. 

 « Le chiffre d’affaires de la restauration hors domicile a progressé de 3 % en mai 2024 comparé à mai 2023 »

« Le chiffre d’affaires de la restauration hors domicile a progressé de 3 % en mai 2024 comparé à mai 2023 », souligne le président. La tendance est aussi à la hausse pour les ventes snacking et boissons non alcoolisées hors domicile « + 18 % sur une année ». La croissance de la restauration rapide est importante entre 2019 et 2023. Le chiffre d’affaires a crû de 30 % contre seulement 4 % pour la restauration de table d’après Food Service Vision.   

« Une stratégie alimentaire conquérante »  

« Le risque de passer d’un pays producteur à un pays importateur est réel », craint le président de la Coopération agricole. Ce dernier propose trois pistes pour une « stratégie alimentaire conquérante ». La première, redresser la compétitivité. Pour cela, Dominique Chargé exhorte le nouveau gouvernement de « reprendre » la mise en place du fonds public-privé d’aide aux industries alimentaires d'un montant de 500 millions d’euros. Ce fond promis en mars 2023 n’a pour l’instant pas été octroyé. La deuxième, l’accélération de l'accompagnement des transitions en sécurisant par exemple l’accès aux différentes ressources. La troisième, l’adaptation de la production aux nouveaux modes de consommation en coopérant mieux avec l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire.

C'est d'ailleurs ces trois pistes que La Coopération agricole propose à Michel Barnier, le nouveau premier ministre, d'appliquer rapidement, après avoir réuni les filières.

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