Agriculteur-consommateur, un ménage plutôt heureux
Jeudi prochain sortira en kiosques un numéro de 60 Millions de consommateurs, le magazine de l’Institut national de la consommation Numéro de mars 2004. Les résultats se compulsent aussi sur le site www.60millions-mag.com, donnant les résultats d’un sondage Louis Harris sur les attentes des consommateurs envers les agriculteurs. Commandité par les Chambres d’Agriculture (APCA) à quelques jours du Salon de l’Agriculture, ce document fait état d’une confiance plus grande dans l’agriculture que dans les secteurs de l’industrie alimentaire et de l’agroalimentaire.
C’est à elle en effet qu’un consommateur sur trois attribue le fait qu’on mange « mieux qu’avant ». Les deux autres (63 %) perçoivent une dégradation de l’alimentation, attribuent volontiers leur insatisfaction à l’industrie et à la distribution. Pour expliquer une telle proportion d’opinions négatives, Luc Guyau, président de l’APCA invoque les modes alimentaires déstructurés d’aujourd’hui. L’augmentation des prix, que ressentent 2 témoins sur 3, serait aussi davantage le fait de l’industrie et de la distribution.
Le sondage met en exergue « l’ambivalence » du sentiment des consommateurs, entre un idéal assez traditionnel et une demande plutôt moderniste de sécurité et de traçabilité. La sécurité sanitaire est le premier critère de qualité requis. Il est plébiscité par 27 %. Le goût, qui était en première position lors du précédent sondage de 60 Millions de 2001, arrive cette fois-ci en seconde position, étant prioritaire pour 23 % des sondés, à égalité avec la garantie sur l’origine et la traçabilité. La protection de l’environnement est importante pour 89 % des gens, le bien-être animal pour 78 %. Fonction nourricière, défense de la gastronomie, goût, environnement, etc., toutes ces attentes sont prises en compte, selon une majorité (56 % des personnes interrogées), 44 % en doutant. Les moins de 35 ans citadins et actifs ont un jugement marqué, a relevé le commentateur de Louis Harris devant la presse hier. Ils sont particulièrement attachés au goût et à l’image traditionnelle alors qu’ils constituent la catégorie la plus distancée de l’agriculture. Ils se préoccupent moins que leurs aînés de l’impact de l’agriculture sur l’environnement.