AGRIAL-EURIAL : Des marques pour se placer dans le monde
La deuxième coopérative laitière française s’installe dans le paysage laitier à la recherche d’opportunités pour valoriser le lait de ses producteurs.
« Nous cherchons de la valeur ajoutée et des marques. » Ludovic Spiers, directeur général, résume ainsi sa stratégie à la tête d’Agrial. Effectif depuis le deuxième semestre 2015, le rapprochement des activités laitières d’Agrial et d’Eurial franchira un nouveau cap fin mai 2016 avec la fusion des coopératives actionnaires d’Eurial dans Agrial. Après l’acquisition d’Eurial et du producteur de légumes néerlandais Van Oers, le chiffre d’affaires d’Agrial s’établit à près de 4,8 milliards d’euros, le résultat à 52,2 millions d’euros et les fonds propres à 824 millions d’euros. La coopérative annonce son entrée en négociation exclusive avec les fromageries Guilloteau, producteur du pavé d’Affinois.« Nos adhérents, même en difficulté, veulent une coopérative solide », insiste Arnaud Degoulet, président d’Agrial. Lenouveau groupe sera la deuxième coopérative laitière de France, collectant 2,7 milliards de litres auprès de 6 400 apporteurs pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros. Quatre nouveaux bassins seront créés ainsi qu’un bassin lait de chèvre et un bassin lait bio. Arnaud Degoulet insiste : « Eurial nous amène un savoir-faire que nous n’avions pas ». La nouvelle entité sera présente dans les laits de vache, de chèvre et le bio, avec notamment les fromages de chèvre sous marque Soignon, l’ultrafrais sous MDD avec Sénagral, les ingrédients avec la mozzarella d’Eurial, le lait UHT sous marque Agrilait, le beurre grand fermage, etc. À terme, les fromages Guilloteau viendront agrandir le plateau. Dans une année agricoledifficile, Agrial garde le soucide ses producteurs. En 2015, la coopérative normande fait un retour exceptionnel de 11 millions d’euros versses adhérents. « Un budget de plusieurs millions d’euros pourrait être consacré à soutenir les agriculteurs en difficulté en concertation avec les banques », selon Ludovic Spiers.
SOUTENIR LES PRODUCTEURS
Pour l’avenir, « nous voulons rester multispécialiste et répartir les risques pour nous développer à l’international ». Van Oers, acquis en 2015, ouvre les portes de pays du nord de l’Europe, mais aussi celles de plusieurs pays d’Afrique. « À échéance de dix ou quinze ans, l’Afrique servira au développementd’Agrial y compris dans lesproduits laitiers », pronostique le directeur général d’Agrial, qui place l’objectif à 50 % du chiffre d’affaires.