AGPB : ne pas passer à côté des opportunités
Le congrès 2005 de l’AGPB se déroulera les 8 et 9 juin à Lille, au sein d’un grand bassin céréalier, sous la présidence de Philippe Pinta. Comme nous l’avons écrit mardi, le congrès dressera le bilan décevant d’une campagne céréalière qui avait tenu toutes ses promesses de belle récolte mais a subi de gros déboires en termes de marché. La gestion communautaire de la campagne fera l’objet de vives critiques et l’AGPB compte sur la pugnacité des négociateurs français pour que Bruxelles engage très vite la campagne d’exportation pour la nouvelle récolte avec un niveau de restitutions suffisant. En dehors de ce problème de marché, le congrès entendra un rapport d’orientation rappelant les raisons du choix de l’organisation professionnelle pour l’application de la nouvelle PAC, un choix qui s’est porté sur le découplage partiel car pour l’organisation professionnelle, l’avenir de ses adhérents passe avant tout par la production et elle considérait que le découplage total constituait une menace pour la production.
Le choix du découplage partiel par l’AGPB a d’autant plus de sens que les marchés se développent : marchés de l’alimentation humaine et de l’alimentation animale, marchés de l’agro-industrie et des bio-énergies. Quant au débouché à l’exportation, il est affaire de règles assurant des conditions de concurrence équitable entre pays exportateurs, par exemple des mécanismes pour pallier les mouvements de change excessifs. S’agissant plus particulièrement du développement du débouché industriel, les céréaliers (comme les betteraviers ou les producteurs d’oléagineux) souhaitent devenir des fournisseurs d’énergie à part entière. Le dossier du bioéthanol est bien sûr le plus connu, mais l’utilisation de grains, paille et céréales plantes entières pour les productions de chaleur et d’électricité offre également des perspectives importantes en termes de débouchés.
Du financement de la PAC à celui des exploitations
Cette conquête de débouchés suppose que le financement de la PAC sera assuré. Aussi les céréaliculteurs s’inquiètent-ils de l’extension non budgétée de la PAC aux deux nouveaux entrants, en 2007. Sans augmentation du budget, les aides directes s’en trouveraient réduites freinant la stratégie d’adaptation des exploitations aux nouvelles normes économiques. En effet, ces dernières années, des exploitations céréalières se sont engagées dans des modes d’organisation du travail innovants, à la recherche d’économies d’échelle mais aussi pour assumer la gestion de tâches de plus en plus nombreuses et complexes et saisir toutes les opportunités de diversifier leurs activités.
L’AGPB juge donc indispensable que la future loi d’orientation soit en phase avec cette mutation des exploitations. Voilà, entre autres, ce que le Congrès dira au ministre de l’Agriculture (l’actuel ou un nouveau ?) en lui recommandant en outre de marquer de près le négociateur européen à l’OMC.