Agences nationales : le chambardement
L’histoire récente de Food from Britain, que les pouvoirs publics britanniques ont cessé de soutenir, participe à un mouvement général en Europe de désengagement des États des structures nationales de promotion à l’export. En France, l’État s’est officiellement retiré l’année dernière du capital de la Sopexa, devenue une agence 100 % privée. Le nouvel actionnariat est détenu à 50 % par les interprofessions et 50 % par des généralistes. Trois actionnaires ont fait leur entrée l’année dernière : Unigrains, Sofiprotéol et Intercéréales. Le Crédit Agricole, qui a racheté une partie des actions de l’État, est quant à lui monté en puissance. Tous les liens de l’agence ne sont pourtant pas rompus avec les pouvoirs publics. La Sopexa a obtenu une délégation de service public (DSP), acquise par appel d’offres pour 5 ans (2008-2012), soit un budget de 15 millions par an sur la période. Mais « l’après-2012 » est d’ores et déjà dans tous les esprits. Le prochain conseil d’administration de Sopexa, le 16 juin, sera l’occasion d’évoquer les ambitions des professionnels pour cette agence, dont le prochain pdg devrait être Jean-Michel Lemétayer. En Allemagne, autre scénario, dramatique celui-là. La CMA (Centrale Marketing-Gesellschaft der Deutschen Agrarwirtschaft Mbh) a fait les frais de l’usage controversé des cotisations volontaires obligatoires. En début d’année, les CVO de la CMA et du ZMP (le SNM allemand) ont ainsi été déclarés « non-conformes » à la constitution allemande. Résultat : « La CMA s’est arrêtée très brutalement et celà a été un choc pour tout le monde », raconte un observateur averti. La création d’un « German food », sur des bases tout à fait nouvelles, est aujourd’hui à l’étude. Une réunion exceptionnelle est prévue la semaine prochaine au ministère allemand des Affaires étrangères pour en débattre.