Abondantes mirabelles de Lorraine en 2006
La météo exécrable de ces derniers mois aura au moins fait une heureuse : l'association mirabelles de Lorraine. « La floraison tardive s'est effectuée dans une période de 2-3 jours où il a fait beau. Avec les pluies abondantes du mois de mai, nous espérons obtenir une récolte comprise entre 12 et 15 000 t (ndlr : contre 7000 à 8000 t en 2005)», souligne Philippe Daniel, producteur de mirabelles et président de l'association qui regroupe une centaine de producteurs. Si le soleil finit par percer, les mirabelles de Lorraine devraient arriver à point nommé, entre le 15 et le 20 août, après plusieurs années de récoltes précoces. « Ca nous arrange car les consommateurs seront de retour de vacances. Le seul inconvénient sera de trouver du personnel, souvent des étudiants», ajoute le représentant de la production. Cette récolte 2006 abondante devrait s'accompagner pour les producteurs lorrains d'une montée en puissance des unités de vente consommateurs (UVCI) au détriment du vrac. Une somme de 150 000 euros a été investie cette année par la coopérative Véga Fruits dans des barquetteuses automatiques, avec pour objectif à terme d'inverser le rapport 70% vrac-30% barquettes sur les mirabelles de bouche qui représentent 30 à 35% de l'ensemble des volumes récoltés. « Le vrac va bien chez les détaillants mais pas en GMS», commente Philippe Daniel.
Après la surgélation, la 4e gamme
Ce lourd investissement pour la filière présente également l'intérêt de réduire les coûts de main d'œuvre sur l'emballage et ainsi de gagner en compétivité alors que les producteurs peinent de plus en plus à valoriser leurs fruits. Malgré l'avantage qualitatif reconnu de la mirabelle de Lorraine, la concurrence allemande (1500 à 2000 tonnes de production annuelle) et l'arrivée de nouveaux producteurs dans la vallée du Rhône contribuent à faire pression sur le marché notamment du transformé, qui représente 70% des débouchés pour les producteurs lorrains. Ces derniers sont ainsi amenés à changer leurs habitudes pour répondre à l'évolution des cours : mécanisation partielle de 70% des vergers et efforts concentrés sur la taille pour rendre les calibres les plus homogènes possibles.
Par ailleurs pour maintenir les débouchés de ses produits, Véga Fruits, qui a déjà investi massivement dans un atelier de surgélation, oriente aujourd'hui ses recherches vers la 4e gamme, la mise en place de coupelles de fruits frais notamment.