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Abattoirs : Jonzac ferme, Montguyon continue

Les tonnages du premier ont beaucoup baissé. Mais il n’est pas sûr que Montguyon profite de la situation.

D’ici la fin du mois de juin, l’abattoir de Jonzac (17) cessera toute activité, victime d’une exploitation chaotique et d’une interdiction par les services vétérinaires d’utiliser la chaîne du petit bétail. Cette situation, latente depuis plusieurs mois, est la conclusion d’un état des lieux départemental prouvant qu’en Sud-Charente il n’y a pas de place pour deux établissements publics.

« En réalité, nous n’étions pas déficitaires en 2004, précise Jean-Pierre Pelletan, directeur de la structure, nous étions même en train de rebondir. Mais pour continuer, il aurait fallu investir lourdement dans de nouveaux équipements destinés à remplacer un outil très obsolète. » Les chiffres révèlent une baisse d’activité importante, avec 1600 tonnes traitées l’an dernier (pour une capacité de 2 400 tonnes) et seulement 500 cette année, liés à la disparition de l’unité chèvres et moutons. Jonzac n’accueille plus désormais que bovins, veaux et porcs et emploie une quinzaine de personnes.

Certains pourraient être récupérés par le dernier établissement public du département, Montguyon, mais d’après le dirigeant, rien n’est moins sûr : « il ne faut pas croire que les clients vont aller systématiquement là-bas, explique t-il. Avec les conditions d’abattage actuelles, beaucoup sont déjà partis vers Surgères ou Chalais (tous deux privés) ce qui fait qu’il n’y aura pas forcément d’effet de vases communicants. Il aurait été souhaitable d’anticiper cette situation et d’y remédier avant. » Montguyon, affaibli par un redressement judiciaire, retrouvera t-il pour autant un second souffle ? Le tribunal de commerce de Saintes avait autorisé la poursuite d’activité, sous obligation de modernisations estimées à 700.000 euros. La ville, propriétaire du site, et la SEM, régisseur de l’entreprise, ont apporté des garanties dans ce sens. « Les risques sont dissipés,affirme le maire François Bastère et PDG de la Sem SECAM. La ville lancera des appels d’offre pour des travaux d’amélioration qui commenceront fin septembre, avec l’aide de subventions publiques. »

La concurrence sera rude

Cette modernisation devrait concerner l’ensemble des installations et leur mise aux normes, pour un tonnage qui avoisinait l’an dernier les 3200 tonnes, (avec 14 salariés) mais qui pourrait être augmenté par la fermeture de Jonzac. « Nous avons déjà récupéré une grande partie de la clientèle moutons et caprins, confirme la responsable de l’abattoir monguyonnais. Nous avons des atouts géographiques, au cœur d’une grande région d’élevage, et notre modernisation devrait nous aider à faire venir des nouveaux clients.» C’est là tout l’enjeu de cette expansion projetée. Comme le précise le directeur de Jonzac, « la clientèle ne manque pas de possibilités. Il y a les abattoirs privés mais il y a également Angoulême et son outil porcin en cours de réalisation, et même Bordeaux assez proche du sud Charente pour attirer quelques éleveurs. » Réponse dans quelques mois.

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