Abattoirs charentais: le projet de Barro enterré
Le nouvel abattoir ultra-moderne de Barro, au sud de Ruffec en Charente, ne verra pas le jour, a-t-on appris localement. Pour cause de lenteurs administratives mais aussi d’un certain cafouillage entre intervenants, le dossier est désormais abandonné. L’ancien ministre de l’Agriculture Herév Gaymard l’a confirmé au président de la Communauté des Communes de Ruffec, Bernard Charbonneau. Il serait en effet trop tard pour bénéficier des subventions européennes pour une structure qui devait être achevée en août 2006 et qui n’en est même pas à l’achat des terrains sur laquelle elle aurait dû s’implanter.
L’histoire commence il y a quatre ans, avec la mise en place d’un comité chargé d’une étude sur les abattoirs Charentais. Puis, en 2001 lorsque la filière porc souhaite faire d’Angoulême son outil principal, faisant ainsi perdre 50% de son tonnage à Ruffec. Une nouvelle idée naît de ces deux événements : celle de construire un établissement moderne pour bovins. Des incertitudes sur le choix du site (Mansles était sur les rangs) ont repoussé ensuite la décision définitive au début 2003, suivie de multiples cafouillages – entre les six commune concernées. En définitive, le projet, aussi porteur pour l’économie locale que pour l’emploi, ne verra jamais le jour.
Cet abandon aura par contre un contre-coup inattendu, celui de la relance possible de l’ancien abattoir né en 1968 et promis depuis deux ans à une inéluctable disparition. Ayant suivi entre temps l’évolution des normes sanitaires et disposant désormais de l’agrément européen, il redevient la seule structure fiable sur le bassin ruffecois, capable d’accueillir les bovins. Sa modernisation apparaît désormais inévitable, et un nouveau projet devrait rapidement se concrétiser. Le principal utilisateur, Edouard Lesvesque, qui avait soutenu l’idée de Barro avec enthousiasme, a pris la décision pragmatique de suivre le futur dossier, en compagnie du syndicat des bouchers, et d’autres clients. Les coûts seront différents, les possibilités d’extension d’une zone d’activité alentour plus limitées, mais Ruffec pourrait retrouver un deuxième souffle.