Abattoir : « une charte éthique est en cours de consultation »
Dominique Langlois, président d'Interbev.
Les Marchés Hebdo : Le rapport Falorni préconise l'obligation d'installer des caméras dans les abattoirs. Est-ce envisageable ?
Dominique Langlois : Sur le principe, nous ne sommes pas contre l'installation de caméras dans les abattoirs, mais il y a trois points essentiels. Il faut l'accord des représentants des salariés, vérifier la pertinence et la fiabilité d'un tel système après une période de test et s'assurer que l'obligation soit faite à tous les abattoirs. La vidéosurveillance pose quand même des questions juridiques importantes. Il faut que cela soit très encadré pour contrôler notamment l'utilisation qui pourrait être faite des vidéos.
LMH : Quid de la présence permanente d'un vétérinaire ? Une mission impossible ?
D. L. : Il faut combiner les choses avec les lanceurs d'alerte. S'ils sont en capacité de signaler des anomalies, il ne sera pas nécessaire d'avoir des vétérinaires. L'interprofession adhère à la mise en place d'un comité éthique. Une charte éthique est en cours de consultation pour être rédigée d'ici le début de l'année 2017 afin de tirer les enseignements de ce que l'on a vécu. Il y aura un socle réglementaire et des propositions qui iront plus loin, notamment sur les lanceurs d'alerte et la responsabilisation des opérateurs pour éviter de nouvelles dérives.