Abattoir : Tarbes sur la pente ascendante
« La plupart des abattoirs municipaux ne sont pas gérés par des professionnels et c’est souvent pour cela qu’ils sont déficitaires», explique Didier Bappel, directeur de l’abattoir de Tarbes (Hautes-Pyrénées) depuis février 2004. Le fait est que, depuis l’arrivée de ce nouveau responsable, « dans le métier depuis 22 ans », l’outil d’abattage tarbais, qui avait failli être fermé en 2002, est reparti de plus belle. Le déficit d’exploitation, qui se chiffrait à 80 000 € en 2003, est passé à 30 000 € en 2004 et aura disparu l’année prochaine.
Parallèlement, le volume d’abattage n’a cessé de progresser pour passer de 6 500 t en 2004 à 7 100 t cette année. L’abattoir est multi-espèces et son activité repose à 60 % sur les porcs, 45 % sur les bovins et les veaux et à 5 % sur les ovins. Le tonnage est réalisé par les sociétés Arcadie, Salaisons de l’Adour, Sica Pyrénéenne et Porc noir gascon. L’outil municipal tarbais a d’ailleurs l’exclusivité de l’abattage des porcs gascons, un produit dont l’AOC est en cours et dont le tonnage augmente régulièrement. « Nous avons fait des aménagements spécifiques pour cette production, confie Didier Bappel. Nous nous sommes équipés de crochets spéciaux car ces porcs sont plus lourds, et nous avons modifié la chaîne d’abattage et les épileuses car ils sont aussi plus fragiles. Mais les jambons qui sortent aujourd’hui sont impeccables. Il y a moins de casse et ils n’ont plus de poils. »
Davantage performant
La ville de Tarbes a investi 220 000 e, en 2005, pour mettre son abattoir aux normes et le rendre plus performant. La station de prétraitement a été mise en conformité pour diminuer les effets polluants ; l’atelier triperie s’est doté de matériels plus puissants, visant à mieux valoriser les produits ; le matériel d’abattage a été remis en état et complété ; une centrale de lavage a été installée pour une meilleure désinfection et les vestiaires du personnel et des vétérinaires ont été rénovés. En 2006, les investissements municipaux, qui devraient se monter à plus de 300 000 €, permettront de refaire tout le système du froid et de poursuivre la modernisation de la station de prétraitement, grâce à la réfection du bac de dégraissage. Didier Bappel, enfin, pense aux énergies nouvelles : chauffage solaire, éolienne... qui pourraient compléter l’installation.
« Notre croissance ne devrait pas s’arrêter là, conclut-il. Nous avons beaucoup de choses en prévision en 2006 et il pourrait y avoir de grosses surprises !»