Abattoir : « l'inspection se résume souvent à l'estampillage »
Pierre Halliez, DG de Culture Viande.
Les Marchés Hebdo : Devant les cas de maltraitance à l'abattoir, les organisations du secteur souhaitent une permanence vétérinaire. Est-ce remettre en cause l'autocontrôle ?
Pierre Halliez : Non, bien au contraire. La protection animale est un domaine particulièrement sensible où il y a double contrôle de l'entreprise et des services vétérinaires de l'État. En interne, il est réalisé sous l'égide du responsable de la protection animale présent dans chaque abattoir. Il a été formé et qualifié pour cela.
LMH : Peut-on reprocher à l'État et à d'autres pouvoirs publics certains manquements ?
P. H. : L'enquête devra établir la part de responsabilités des uns et des autres dans le cas de l'abattoir de Mauléon. On peut néanmoins souligner que dans ce type d'abattoirs*, l'inspection vétérinaire se résume souvent à l'estampillage des carcasses, tout simplement par manque de personnel. Ce que revendique Culture Viande, c'est une application identique du règlement dans tous les abattoirs et en tout point du territoire.
LMH : Le manque d'équipements peut-il être une cause de maltraitance ?
P. H. : Les maltraitances filmées à Mauléon sont principalement liées à des comportements d'hommes.
*Les établissements mis en cause – Mauléon, Le Vigan, Alès – sont des abattoirs de proximité n'adhérant pas à Culture Viande.