Abattage rituel : la dérogation ne serait pas remise en question
La dérogation française à la directive européenne 93/119/CE, dispensant les abattoirs de pratiquer l'étourdissement des animaux en cas d'abattage rituel, musulman ou juif, ne semble pas menacée. La question doit être abordée ce jour à une conférence organisée par l'association de certification AVS et mardi prochain dans le cadre des Rencontres Animal et Société, en « groupe de travail ad hoc » sur l'abattage rituel. L'OABA (œuvre d'assistance aux animaux d'abattoirs), qui tenait son assemblée générale samedi, fait autorité en la matière. Elle participe à ces deux réunions. La dérogation est accordée, au nom de la liberté d'exercer les cultes, aux abattoirs disposant d'un système de contention mécanique où l'animal peut rester au cours des minutes qui suivent la jugulation (section des jugulaires). L'OABA a d'autres priorités que de remettre en cause cette dérogation : l'application stricte des règles en vigueurs (grâce à l'application effective de sanctions à l'encontre des contrevenants, plus particulièrement des abattoirs qui utilisent la dérogation pour des animaux non destinés aux marchés halal ou kasher), la lutte contre l'abattage clandestin lors de l'Aïd el Adha (la fête musulmane du sacrifice), ainsi que la formation des sacrificateurs. Pour autant, l'OABA ne désespère pas de voir adoptée une « charte » des bonnes pratiques de l'abattage rituel prônant l'électronarcose. Cette pratique d'étourdissement serait réversible (elle ne tuerait point) à condition d'être correctement effectuée, selon l'Académie vétérinaire. De sources concordantes, les progrès en matière de formation et d'application des règles sont en bonne voie, et la France pourrait être une force de proposition pour imposer le boxe rotatif d'abattage rituel à l'ensemble de l'UE, dans le cadre de la révision de la directive 93/119/CE, grâce à la constitution d'un référentiel.