7000 vignerons dans les rues d’Avignon
Mercredi, des milliers de viticulteurs sont descendus dans les rues de sept villes de France pour exprimer leur exaspération face aux campagnes médiatiques contre le vin et réclamer un plan gouvernemental contre la crise du secteur. Le mouvement a été très largement suivi, notamment à Avignon. « La viticulture sera le premier dossier que Dominique Bussereau aura à traiter au ministère de l’Agriculture. J’entends dès ce soir, lui demander rendez-vous afin qu’il nous précise de quelle manière il pense répondre aux demandes des viticulteurs », avait déclaré Jean-Michel Lemétayer devant 7 000 manifestants réunis à Avignon, en début de journée.
Des menaces à peine déguisées
De très nombreuses délégations, convoyées par plus de 70 autobus et venues de tout le grand Sud de la France, ont participé à cette manifestation unitaire. Une première pour la viticulture, voire pour l’agriculture en général, puisqu’ont défilé côte à côte, la FNSEA, représentée par JM Lemétayer, les JA, l’association des VIF, représentée par Xavier de Volontat, la CNAOC, représentée par Christian Paly, l’AGPV, représentée par Denis Verdier, la CCVF, et la CFVDP représentée par Jean Huilier, et le Modef.
Malgré l’ambiance bon enfant, demandée par les responsables syndicaux, les revendications sont parfois apparues comme des menaces à peine déguisées. Elles pourraient présager d’une nouvelle vague de mobilisation et d’une radicalisation des actions si des concessions ne sont pas accordées par les pouvoirs publics, mercredi prochain.
Et au moment de la prise de paroles, ce sont plus les revendications portant sur la communication que les demandes de soutien qui ont cristallisé l’exaspération des viticulteurs. « Nous ne sommes ni des dealers, ni des empoisonneurs, a déclaré Christian Paly. La campagne de l’IPNS est une agression contre les vignerons et les attaques répétées doivent cesser. C’est pourquoi nous attendons dès aujourd’hui des signes forts : un aménagement technique et responsable de la loi Evin et la mise en place rapide du conseil de modération ».
Sur ce dernier point, les viticulteurs ont été entendus dès mercredi. Jean-Michel Lemétayer a pour sa part demandé l’arrêt immédiat de la campagne de l’INPS. A Avignon, la manifestation s’est disloquée vers 13 heures, alors que les participants étaient conviés à un pique-nique géant sur les bords du Rhône.