70 accidents recensés dans les IAA en 2015

Les accidents et incidents dans les IAA ont des conséquences économiques dans près de 70 % des cas. Le Barpi propose des retours d’expériences pour réduire les risques.
Explosion dans une usine de produits laitiers ayant entraîné un décès ; explosion dans une vinaigrerie en cours d’aménagement, cinq incendies après un travail par points chauds dans les silos, des fermentations excessives dans des stockages de déchets ou d’usine d’incinération… : 926 accidents et incidents ont été recensés dans les installations classées en 2015 selon le bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (Barpi), qui appartient à la Direction générale de la prévention des risques du ministère de l’Environnement. Depuis 1992, il recueille et analyse les informations sur les accidents technologiques, renseigne et exploite la base de données Aria (analyse, recherche et information sur les accidents technologiques).
Le nombre d’accidents et leur répartition entre les différents secteurs est assez stable d’une année sur l’autre, les industries agroalimentaires arrivant ainsi en sixième position en 2015 avec 70 cas, derrière le commerce (77), la métallurgie (82), la chimie-pharmacie (92) et l’agriculture (103). Les traitements de déchets culminent très loin devant avec 178 cas et constituent ainsi une exception en 2015 (+65 % par rapport au nombre moyen d’accidents des dix années précédentes), pour partie à cause de deux épisodes de fortes chaleurs estivales.
Toujours beaucoup d’accidents en silos
« En 2015, les silos de céréales ont généré 41 accidents dont 35 incendies et 3 explosions. Ces accidents ont eu des conséquences humaines dans 23 % des cas », explique le Barpi dans son inventaire sur les accidents survenus en 2015. Les défauts matériels sont impliqués dans plus d’un accident sur deux (conception, vieillissement, pannes, défaut de maintenance…), mais l’organisation est également souvent impliquée (manque de consignes ou de formation, mauvaise identification des risques…). Certaines causes sont bien connues et pourtant toujours impliquées : l’empoussièrement excessif, les travaux par points chauds ou bien encore le séchage de produits trop humides ou contenant des impuretés.
Fin 2014, un accident retentissant a eu lieu dans une boulangerie : celui du Moulin de la Chaume à La Voulte-sur-Rhône qui a coûté quelque 50 millions d’euros, rappelle le Barpi. L’usine a été reconstruite, et Agromousquetaires a limité le risque d’incendie en compartimentant davantage la zone de production.
Se prémunir aussi contre la malveillance
La malveillance est impliquée dans 4 % des accidents français recensés dans les installations classées. Les commerces et entrepôts de marchandises sont particulièrement la cible des malfaiteurs en raison de la valeur des biens et des produits qu’ils manipulent. Outre les cambriolages, les sites classés souffrent aussi d’actes isolés comme des incendies criminels ou des déversements volontaires de substances polluantes.
Le Barpi alerte les exploitants sur les principales vulnérabilités : contrôles d’accès insuffisants, absence de surveillance dans les périodes hors activité, absence de mise en sécurité des sites fermés, signaux précurseurs non pris en compte…