A 50 ans, Maison Boncolac est dans la force de l’âge
Après cinquante années de développement interne et externe, Maison Boncolac, filiale du groupe coopératif laitier 3A, à Toulouse, a su trouver sa place derrière (et parfois devant) les « grands» de la profession (Nestlé et Cogesal-Miko pour les crèmes glacées, Brossard et Pasquier pour les pâtisseries surgelées). L'entreprise est, par exemple, leader en volumes dans le domaine des bâtonnets aux fruits avec sa marque « Oasis Sorbet » (65% de parts de marché), et arrive en 2e position, après Nestlé, dans celui des bûches de Noël vendues en GMS (16% de PDM).
« Maison Boncolac veut rester un intervenant majeur sur les trois segments sur lesquels elle travaille : crèmes glacées, pâtisseries surgelées et produits traiteurs (canapés, pains surprise...), confirme Serge Garcia, directeur général de l'entreprise. Nous développons les MDD, que nous fabriquons pour la plupart des distributeurs (sauf Casino), y compris en Angleterre (Sainsburry, Tesco, Waitrose et peut-être bientôt Marks & Spencer), et qui représentent 45% de notre chiffre d’affaires. Mais nous tenons aussi à rester ancrés à nos marques fortes (Candia Glaces, Pilpa Dessert, Oasis Sorbet) et nous voulons qu'elles existent en tant que telles».
Maison Boncolac, qui a été le premier industriel du rayon surgelés à avoir signé un contrat de licence avec un autre groupe, en l'occurrence Orangina Schweppes, en 1998, pour sa marque «Oasis Sorbet», est une spécialiste des partenariats. Elle lancera ainsi, pour Noël, une bûche aux trois chocolats Pilpa Dessert avec Cémoi, et une aux marrons avec Clément Faugier, tandis qu'au printemps, la famille des bâtonnets Oasis Sorbet s'enrichira d'un nouveau parfum, la fraise, et qu'une quatrième grande marque, issue d'un nouveau partenariat, sortira pour la collection d'été des crèmes glacées.
Développement dans les canelés
Le secteur pâtisseries surgelées de l'entreprise s'est par ailleurs étoffé, fin 2003, avec le rachat de la sarl Collart, petite entreprise industrielle, située à St-Médard d'Eyrans (Gironde). Cela lui a permis d'augmenter sa capacité de production de 1 500 t, mais aussi de se diversifier dans les canelés et mini-canelés bordelais, un créneau de niche (200 t) qu'elle travaille en surgelé et qu'elle abordera en frais courant 2006, pour répondre aux demandes des rayons boulangerie-pâtisserie des GMS. L'entreprise fabrique au total 6 200 t de pâtisserie surgelée par an, dont 1 000 t de gâteau basque surgelé, sur son site de Bonloc (Pyrénées-Atlantiques) Maison Boncolac compte s'associer au projet de demande de Label Rouge pour le gâteau basque, porté par Eguzkia, GIE qui regroupe 24 entreprises artisanales locales.. Depuis janvier dernier, elle prépare aussi les gâteaux d'anniversaire servis aux enfants chez McDonald's, soit 200 000 pièces par an de gâteaux au chocolat et de desserts glacés. Un contrat prolongé en 2006.
A Agen, son unité de fabrication de produits traiteurs salés a été agrandie, courant 2005, pour passer de 800 à 1 500 t de capacité. 1 200 t de produits y auront été concoctées en 2005, à 90% en surgelés et 10% en frais, une nouveauté qui approvisionne, cette fois, les rayons traiteur des GMS. En revanche, la tentative de partenariat avec Labeyrie sur ces produits a été abandonnée.
Enfin, dans son plan à trois ans 2006-2008, Maison Boncolac a prévu de doubler son budget global de R&D. « Le fait d'être un groupe coopératif et non capitalistique, nous permet de réinvestir le profit dans la R&D et l'outil de production, conclut Serge Garcia. C'est un autre état d'esprit, une autre culture, grâce auxquels nous restons à l'écoute de nos clients (MDD...), du marché pour lequel nous voulons continuer à être une force de proposition et des nouvelles technologies. Nous lancerons d'ailleurs au printemps un nouveau produit à base de sorbet, issu d'une innovation technologique».
En 2005, Maison Boncolac aura réalisé 101 M€ de CA, à 45% avec ses MDD, 24% avec ses marques propres en GMS, 21,5% en RHD et 9,5% à l'export Le CA 2005 est réalisé à 61% par les crèmes glacées (-2%), 28% par les pâtisseries surgelées (+8%) et à 11% par les produits traiteurs (+30%).. Ce dernier secteur devrait progresser avec l'arrivée de deux marchés émergents au Moyen-Orient et dans les Pays Scandinaves, et la concrétisation dès 2006 de l'exportation de tartes françaises surgelées aux Etats-Unis.