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40 régions d'Europe unies contre les OGM

Les opposants, dont la Bretagne fait partie, accentuent leur lobbying auprès de Bruxelles.

A l'issue de la quatrième conférence « des régions européennes libres d'OGM », qui se tenait mardi et mercredi à Rennes (Ille-et-Vilaine), tout le monde avait l'exemple suisse en tête. Dimanche dernier, les Helvètes se sont prononcés par référendum pour interdire provisoirement (cinq ans) tout produit et culture génétiquement modifiés. Si une victoire « à la Suisse » les fait rêver, elle est, de droit, tout à fait inaccessible aux 40 régions françaises (Bretagne, Poitou-Charentes, Aquitaine, Ile de France et Limousin), italiennes, autrichiennes, galloises, espagnoles, etc. membres du réseau créé en 2004, parce qu'elles appartiennent toutes à des pays membres de l'Union européenne. Ces régions dites « libres d'OGM » ne baissent cependant pas les bras. Leurs objectifs, tels qu'ils ont été écrits dans la charte de Florence (une vingtaine de régions signataires), en février dernier, portent sur la création de règles claires et précises pour faire coexister réellement, c’est-à-dire garantir la séparation totale, entre les cultures transgéniques et les autres cultures.

A Rennes pendant deux jours, les commissions du réseau ont planché sur différents thèmes. La Bretagne a fait connaître les résultats de son voyage d'études organisé il y a un mois dans les états brésiliens susceptibles de grossir les flux de soja non OGM vers le marché européen.

D'autres groupes ont travaillé sur les programmes de recherche, la protection des semences, la coexistence des cultures OGM et non OGM ou encore la révision des directives européennes en la matière. Le groupe breton était emmené par Pascale Loget, vice-présidente (Verte) du conseil régional de Bretagne, en charge du développement durable. Elle s'était fait entendre, l'année dernière, en prônant une Bretagne sans OGM sur l'ensemble de son territoire. Elle nuance désormais son propos.

Edicter des règles de coexistence entre cultures

« Il n'y a plus du tout de cultures OGM en Bretagne, dit-elle. En revanche seules 400 000 des 2,150 millions de tonnes de soja importées sont garanties sans OGM». Le collectif des régions libres d'OGM plaide pour le (re) développement en Europe de surfaces en oléo protéagineux. « Le débat en Europe consiste à développer les cahiers des charges (...) et les produits de qualité, poursuit Pascale Loget. Si on se place uniquement sur le marché mondialisé, on est foutu».

Pour convaincre l'Europe et les Etats d'édicter des règles de coexistence entre cultures, le collectif est parvenu à plaider sa cause directement auprès de la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fisher Boel. Un rendez-vous obtenu en un mois et demi, précise Mme Loget, ce qui semble le signe de son intérêt pour la cause défendue par le collectif.

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