3A : «nous devrions retrouver un équilibre financier cette année»
LM : Lorsque vous avez pris vos nouvelles fonctions, après avoir oeuvré à la tête de Boncolac, filiale de 3A, quel était votre premier objectif ?
H.-J. Buchet : Nous devions tout d’abord résorber les principaux foyers de pertes, afin de rassurer les financiers du groupe. Nous nous sommes ainsi progressivement désengagés de la filière lait de consommation, un secteur qui évolue aujourd’hui dans un contexte économique difficile et au sein duquel nous n’avions pas atteint une taille suffisante pour résister. En juin dernier, nous avons ainsi vendu nos filiales espagnoles à Lactalis (Central Lechera Vallisoletana et Grupo Prado Cervera) et l’accord de partenariat que nous avons signé avec Sodiaal, début février, confie à cette union de coopératives toute notre activité française de lait de consommation. Nous avons aussi revendu la Société des eaux d’Alet et nous cherchons une solution pour notre usine de Rontignon (soupes, jus de fruits...), près de Pau, dont nous avons déposé le bilan à l’automne et qui pourrait fermer fin mars. En 2005, le chiffre d’affaires du groupe sera ainsi réduit de moitié (550 MEUR), mais nous avons fait le plus gros des restructurations et nous devrions retrouver un équilibre financier dès cette année.
LM : Quel a été le bilan social de cette restructuration ?
H.-J. Buchet : Le groupe 3A est passé de 3 200 à 2 000 employés. Le plus gros du plan social a concerné le site de Toulouse et notamment les personnels commerciaux et administratifs du secteur lait, soit 140 personnes. Certaines sont devenues salariées de Candia, d’autres sont parties en préretraite FNE, d’autres encore ont été licenciées. Si le site de Rontignon ferme, 60 emplois supplémentaires seront supprimés. Pour les producteurs laitiers, en revanche, les évolutions de 3A ont eu peu d’incidences. Les débouchés pour leur lait sont pérennisés au travers des activités du Groupe 3A.
LM : Quels sont les secteurs que vous allez à présent développer ?
H.-J. Buchet : Nous comptons beaucoup sur notre branche fromagère, Les Fromageries Occitanes, qui vont fédérer les AOC d’Auvergne et des Pyrénées.
Nous espérons également trouver des accords de partenariat avec d’autres intervenants qui pourraient ainsi devenir actionnaires de l’entreprise aux côtés de 3A, Bongrain et Sodiaal. Nous souhaitons, par ailleurs, développer l’activité produits frais de notre usine de Toulouse (yaourts sous MDD), à la fois en lançant de nouveaux produits et en élargissant notre clientèle. Nous gardons, enfin, l’activité produits surgelés de Boncolac et celle des produits dérivés de Bonilait Protéines, dont nous détenons aujourd’hui 57 %.