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« 23 % du chiffre d’affaires réalisé à l’export, c’est déjà important »

Baptiste Bannier, directeur chez Pwc, spécialiste des coopératives agricoles.
© © Blocaux

Les coopératives françaises sont-elles en retard par rapport à leurs voisines européennes sur l’international ? Pourquoi s’allient-elles rarement avec d’autres coopératives ? L’Afrique sera-t-elle leur nouvel eldorado ? Baptiste Bannier, directeur chez PwC, spécialiste des coopératives agricoles, répond à nos questions.

Les Marchés Hebdo : À l’exception de quelques grands groupes (InVivo, Limagrain, Sodiaal, Agrial, Tereos…), l’internationalisation avance à petit pas dans les groupes coopératifs en France. Estimez-vous qu’il y a un certain retard par rapport à nos voisins européens ?

Baptiste Bannier : 23 % du chiffre d’affaires des coopératives est réalisé à l’export, c’est déjà important. Nous constatons que plusieurs facteurs incitent les coopératives à passer à l’international : la taille du pays d’origine – ça joue beaucoup dans les pays du nord de l’Europe où les coopératives ont eu tendance à aller plus vite à l’international pour croître qu’en France –, et la spécialisation qui pousse à s’internationaliser davantage – les coopératives du nord de l’Europe sont assez spécialisées, en France et en Europe du Sud, les coopératives sont plus polyvalentes. En revanche, les coopératives allemandes n’ont pas de différences très flagrantes par rapport aux françaises.

LMH : L’internationalisation passe finalement assez rarement à travers d’autres coopératives, pouvez-vous expliquer ce phénomène ? Pourquoi ne pas imaginer des coopératives transnationales ?

B. B. : Les coopératives transnationales existent déjà dans le nord de l’Europe. Un statut permet de créer des coopératives européennes. Nous avions constaté dans l’étude réalisée pour InVivo et la Coop fédérée, qui a été présentée au sommet mondial du Québec, que 20 % des partenariats à l’international se font avec des coopératives. C’est déjà ça. En même temps, les coopératives ne disent pas particulièrement rechercher d’autres coopératives comme partenaires. Cela peut s’expliquer par le fait qu’elles recherchent des compétences qu’elles ont du mal à trouver au sein des coopératives, mais aussi par une certaine forme de blocage culturel.

LMH : Après l’Asie pensez-vous que l’Afrique est la nouvelle zone de conquête pour les groupes coopératifs français ? Quel intérêt pour eux ? Quelles autres zones à explorer ?

B. B. : L’Asie, on n’a pas fini de la conquérir. C’est une zone où l’on exporte des produits finis ou semi-finis et cela va continuer. En Afrique, nous sommes sur un modèle différent. Cette zone comprend de gros pays émergents avec une consommation potentiellement intéressante mais aussi une zone de développement fort de l’agriculture. Les coopératives françaises et européennes se demandent comment accompagner ce développement plus en amont en exportant des savoir-faire, des compétences, du matériel. Pour résumer, l’Afrique est une zone qui bouge et l’Asie reste prioritaire.

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