2007, millésime de l’espoir pour les vignerons coopérateurs
La dernière estimation annonce le chiffre de 46,7 millions d’hectolitres pour la vendange 2007, contre plus de 53 en 2006 (soit -12 %). Le déficit atteint 20 à 25 % dans certains départements, comme les Pyrénées-Orientales, l’Aude ou la Provence ou certains cépages blancs types Chardonnay ou Sauvignon ou encore les rosés de Provence. Une baisse de la récolte, de l’ordre de 11 %, observée partout en Europe. Hier, Denis Verdier, président des vignerons coopérateurs de France (CCVF) a qualifié de « raisonnable » le niveau global des disponibilités pour la campagne 2007-2008 estimé à 86,5 M d’hl. « Depuis 3 à 4 campagnes, nous avons connu la crise avec des baisses de cours considérables. Dans la plupart des vignobles, les pertes de revenu vont de 500 à 1 000 euros par hectare. Ce millésime doit devenir le millésime de l’espoir. Toutes les conditions sont réunies pour que les cours reprennent », a déclaré le président du CCVF. Ce « rattrapage des cours » devrait être au moins de 15 % sur les deux prochaines campagnes sur les rouges et de 20 à 25 % sur les blancs, estime la coopération viticole. « Sans ce rattrapage, les exploitations viticoles ne résisteront pas et il faudrait alors craindre des arrachages massifs », martèle Denis Verdier qui a engagé des discussions avec le négoce et la GMS.
A plus long terme, la CCVF affirme avoir pris très au sérieux l’ouverture du chantier d’un « plan de modernisation » sur cinq ans de la viticulture française, annoncé jeudi par Michel Barnier (lire encadré).
Priorité aux entreprises
D’ici fin décembre, le ministre attend les propositions des représentants professionnels. « Il faut que l’on mette l’entreprise au cœur de nos préoccupations, prône Denis Verdier. La France viticole a été conservatrice, mais depuis quelques années elle est dépassée par l’innovation, la modernité et la dynamique de nos concurrents ». Pour pouvoir rivaliser avec les vins étrangers, les coopérateurs demandent une modernisation des règles de production (sur l’irrigation par exemple). Approuvant le déploiement de moyens européens pour la promotion sur les pays tiers (32 M€ sont demandés pour la France), la CCVF demande à ce que cette enveloppe soit utilisée « avec intelligence ». L’organisation réclame à Barnier une évaluation du circuit de distribution des fonds européens de promotion et estime que l’argent devrait plus directement aller aux entreprises du négoce, de la coopération et aux vignerons plutôt qu’aux interprofessions.