2007 : les espoirs de la Coordination rurale
La succession des échéances électorales attendue en 2007 (chambres d'agriculture, présidentielle et enfin législatives) est attendue de pied ferme par la Coordination rurale. Le syndicat va placer son Congrès du 29 novembre (aux Sables d'Olonne) sous le signe « d'un rendez-vous historique pour le monde agricole » et entend à cette occasion montrer la place grandissante qu'il occupe.
Présent dans 57 départements avec une moyenne nationale de 13% des suffrages exprimés lors des dernières élections des chambres d'agriculture en 2001, la CR aura des représentants dans l'ensemble des départements de métropole, avec des objectifs électoraux et l'intention de mettre fin au syndicalisme majoritaire. « 25% des voix, c'est un minimum sous lequel on serait déçu» a affirmé hier le président François Lucas. « Mécaniquement, nous allons doubler notre score, et prendre des voix aux deux autres syndicats. En agriculture, le mouvement de balancier est plus rapide qu'en politique» a-t-il poursuivi.
Pour convaincre les électeurs, la CR compte rappeler ses positions restées intactes depuis 1992, date de sa création. Ces dernières prônent le maintien de l'indépendance alimentaire mise à mal par le développement des biocarburants, un débouché à l'intérêt économique plus que discutable selon le syndicat. « La PAC ne correspond à plus rien » affirme la Coordination qui réclame le retrait de l'agriculture du cadre de l'OMC, car le contexte d'abondance de 1992 n'est plus du tout d'actualité. La charte sur l'éthanol E85, signée il y a quelques jours par la FNSEA et ses sections spécialisées (JA, AGPM, AGPB, CGB) est également sujet à discussion. « Cette charte, c'est l'élève Bussereau qui a rendu sa propre copie. On va prendre du temps pour la corriger mais nous sommes proches du zéro pointé » a affirmé M. Lucas. « Par ce biais, la FNSEA s'est positionnée sur l'éthanol américain, en contradiction avec la préférence communautaire».
Les résultats du vote aux Chambres d'agriculture détermineront sans doute les orientations de certains candidats aux législatives, ce qui laisse espérer à la Coordination une montée en puissance, ainsi qu'un rendez-vous historique pour changer la politique agricole.
« Pour nous, c'est la France qui doit écrire un nouveau projet. Car c'est notre pays qui fait référence sur le sujet».